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Une ONG australienne s’excuse pour les abus sexuels des membres de son organisation

novembre 26, 2018 1:32, Last Updated: décembre 10, 2018 3:33
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Le Conseil australien pour le Développement International (ACFID), l’organisme le plus important du secteur de l’aide en Australie, a présenté des excuses publiques le 20 novembre pour les abus sexuels commis par ses travailleurs humanitaires.

Ces excuses ont été présentées après que l’ACFID a commandé une étude indépendante sur l’inconduite sexuelle en mai 2018. Cela avait été déclenché par de nombreux reportages dans les médias en février de cette année au sujet d’un cadre supérieur d’Oxfam UK qui avait payé les survivants du tremblement de terre de 2010 en Haïti pour avoir des rapports sexuels. La couerture médiatique a davantage attiré l’attention du public sur l’inconduite sexuelle dans le secteur de l’aide.

Le conseil d’administration d’ACFID a reconnu qu’il ne peut réparer les dommages que les abus ont causés aux victimes. Cependant, ils ont dit qu’ils étaient déterminés à empêcher que ces abus se reproduisent.

« Nous aimerions reconnaître et présenter nos excuses aux victimes/survivantes d’inconduite sexuelle qui ont subi des préjudices, tant celles avec qui nous travaillons que celles que nous protégeons et soutenons », a déclaré le conseil dans une déclaration publiée le 21 novembre.

L’ACFID compte 119 membres dans son organisation.

Des travailleurs humanitaires ont abusé de personnes dans le besoin

Sur une période de trois mois, une étude indépendante (PDF) menée par le Victorian Institute of Forensic Medicine (VIFM) a révélé qu’il y avait 31 cas corroborés d’inconduite sexuelle dont les auteurs étaient des travailleurs humanitaires. Les 31 cas sont parmi les 76 incidents signalés par les organismes d’aide australiens dans le cadre d’ACFID sur une période de 3 ans.

Dans 16 des cas corroborés, les travailleurs humanitaires avaient abusé sexuellement des personnes qu’ils devaient eux-mêmes aider, tandis que dans les 15 cas restants, les travailleurs humanitaires ont commis des abus contre leurs propres collègues.

Selon le rapport, sur un total de 31 cas corroborés, 17 étaient des cas de harcèlement sexuel, 6 des cas d’abus sexuel et 8 étaient d’autres incidents d’inconduite sexuelle.

Le conseil d’administration de l’ACFID a accepté l’ensemble des 31 recommandations présentées dans le rapport en vue de prévenir toute nouvelle inconduite sexuelle dans le secteur de l’aide, dont l’une consiste à rendre obligatoire le signalement des cas d’inconduite sexuelle pour tous les organismes sans but lucratif participant à des activités internationales. Une autre est de s’assurer que tous les incidents soient signalés à la police locale.

Le conseil d’administration a convenu qu’une planification au début de décembre est nécessaire sur la façon de mettre en œuvre les recommandations.

Le directeur général d’ACFID, Marc Purcell, a déclaré que cette réforme s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés pour faire face à l’incapacité du secteur de l’aide à se prémunir contre ces abus.

« Ce secteur repose sur la volonté d’aider les gens qui vivent dans la pauvreté et souffrent de l’injustice », a déclaré M. Purcell à l’Australian Broadcasting Corporation.

« Tout comportement où il y a abus de pouvoir, comme les abus sexuels contre des personnes très vulnérables, est absolument inacceptable et il n’y a pas de place pour cela dans ce secteur. »

Parmi les auteurs, 48 ont fait l’objet de mesures disciplinaires, dont le licenciement, la suspension et le signalement à la police.

Le VIFM a noté que l’examen n’a porté que sur les cas signalés volontairement et que, par conséquent, l’inconduite sexuelle pourrait être plus répandue. Il a noté que 20 organisations d’aide avaient signalé des cas, tandis que 66 groupes n’avaient signalé aucun incident. Au total, 33 groupes n’ont pas répondu du tout.

Les membres du conseil d’administration de l’ACFID ont souligné que l’objectif est d’éradiquer complètement l’inconduite sexuelle.

« Notre objectif a toujours été de réduire à zéro le nombre de cas d’inconduite sexuelle, où un cas est un cas de trop », ont-ils dit dans leur déclaration.

« Pour atteindre cet objectif, nous devons veiller à ce que nos organisations soient des lieux où les victimes/survivantes se sentent en sécurité pour dénoncer sans crainte, où elles peuvent raconter leur histoire et où la justice est une certitude absolue. »

Si vous avez été victime de violence à cause de ce problème ou si vous connaissez quelqu’un qui l’a été, vous pouvez communiquer avec 1800-RESPECT à tout moment de la journée pour parler à un conseiller qualifié.

1800-RESPECT, le service national de soutien en matière d’agression sexuelle, de violence conjugale et familiale, peut fournir de l’aide – y compris de l’information, des références et du soutien pour quiconque subit une inconduite sexuelle.

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