Le Guatemala et les États-Unis ont convenu mercredi de l’ouverture à partir du 12 juin de « bureaux de mobilité sécurisée » dans le pays centro-américain, un programme pilote qui vise à freiner l’immigration illégale.
La mise en œuvre de cette mesure, annoncée fin avril à Washington, a fait l’objet d’un communiqué commun des deux pays après la visite au Guatemala d’une délégation américaine de haut niveau dirigée par Phil Gordon, conseiller à la sécurité nationale de la vice-présidente Kamala Harris.
Une phase pilote de six mois
« Le Guatemala et les États-Unis annoncent un programme complet pour les migrations illégales, avec comme premier pas la mise en œuvre de la phase pilote pour six mois (des) « Bureaux de mobilité sécurisée », selon le communiqué.
Le programme « facilitera l’accès aux moyens légaux d’entrée aux États-Unis et dans d’autres pays, le regroupement familial et l’accès à des visas temporaires de travail. À partir du 12 juin 2023, ces bureaux commenceront à accepter des rendez-vous par le biais du site web movilidadsegura.org, ajoute le communiqué sans préciser leur localisation dans le pays.
Faire des premiers contrôles
Fin avril, le gouvernement américain avait annoncé la création de « centres régionaux de gestion » administrative des migrants, en Colombie et au Guatemala dans un premier temps, afin de renforcer la lutte contre l’immigration illégale.
Ces centres, gérés avec des partenaires internationaux, permettront de faire de premiers contrôles et d’accélérer les procédures d’entrée légale aux États-Unis et il est prévu d’en ouvrir d’autres à terme. Le Canada et l’Espagne pourront accepter certaines des personnes autorisées à l’immigration.
Ces annonces étaient intervenues à l’approche de l’expiration, le 11 mai, d’une mesure sanitaire controversée instaurée durant la pandémie de Covid-19 (« Title 42 ») qui permettait d’expulser sans délai les migrants franchissant les frontières terrestres des États-Unis, y compris les demandeurs d’asile.
Pour développer les routes d’entrée légale
Au lendemain de l’expiration de cette mesure, le secrétaire à la Communication de la présidence guatémaltèque, Kevin Lopez, avait évoqué devant la presse une possible concentration de migrants dans le pays pour se rendre dans les centres annoncés « unilatéralement » par les États-Unis.
« Nous nous attendons à une situation humanitaire très dure qui défierait les capacités logistiques de l’État du Guatemala pour accueillir les personnes espérant le traitement » de leur demande d’asile aux États-Unis, avait dit M. Lopez.
Mercredi, les deux gouvernements « se sont engagés à prendre conjointement une série de mesures cruciales pour réduire de manière humanitaire les migrations irrégulières et développer les routes légales », selon le communiqué commun.
Le Guatemala, outre qu’il est le pays d’origine de milliers de personnes qui émigrent chaque année aux États-Unis, sert également de territoire de passage aux émigrants d’autres nationalités qui fuient aussi la pauvreté et la violence.
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