Le 20 septembre, Emmanuel Macron a « demandé pardon » aux harkis au nom de la France et annoncé un projet de loi de « reconnaissance et de réparation » à l’égard des anciens combattants aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie.
Une forte émotion était palpable dans la salle des fêtes de l’Élysée, où le chef de l’État avait invité quelque 300 personnes : des harkis, qui sont désormais très âgés, 60 ans après la fin du conflit, mais aussi leurs descendants, des responsables d’associations et des personnalités.
Le discours de M. Macron a ainsi été interrompu pendant quelques minutes lorsqu’une femme, très émue, l’a interpellé en affirmant que les excuses ne suffisaient pas.
#Macron se rend compte de l’existence des #Harkis à quelques mois de la #Presidentielle2022. C’est dégueulasse. Pour Sarkozy, Hollande, pour lui, les Harkis ne sont que des supplétifs électoraux…
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) September 20, 2021
Le Président a été aussi applaudi à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il a déclaré : « Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance; nous n’oublierons pas. Je demande pardon, nous n’oublierons pas ». Ces excuses sont un nouveau pas pour un chef d’État, après celui de François Hollande, qui avait reconnu en 2016 « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis ».
« La France a manqué à ses devoirs vis-à-vis des harkis »
Il a ensuite promis la présentation « avant la fin de l’année d’un projet visant à inscrire dans le marbre de nos lois la reconnaissance et la réparation à l’égard des harkis ». « Après la fin de la guerre d’Algérie, la France a manqué à ses devoirs vis-à-vis des harkis », a encore affirmé Emmanuel Macron en précisant que ce n’était pas son « rôle » de juger « les dirigeants de l’époque », qui revient aux historiens.
Les harkis sont ces anciens combattants – jusqu’à 200.000 hommes – recrutés comme auxiliaires de l’armée française pendant le conflit qui opposa de 1954 à 1962 des nationalistes algériens à la France. À l’issue de cette guerre, une partie d’entre eux, abandonnés par Paris, ont été victimes de représailles en Algérie.
Plusieurs dizaines de milliers d’autres, souvent accompagnés de femmes et d’enfants, ont été transférés en France, où ils ont été placés dans des « camps de transit et de reclassement ».
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