Alors que la contre-attaque ukrainienne avance difficilement, la Biélorussie a annoncé vendredi que des mercenaires du groupe Wagner, ancien fer de lance de l’offensive russe contre l’Ukraine, servaient désormais comme « instructeurs » pour sa propre armée.
En Biélorussie, « les combattants de Wagner jouent le rôle d’instructeurs dans un certain nombre de disciplines militaires », a annoncé le ministère de la Défense de ce pays allié de Moscou, via le territoire duquel la Russie avait lancé ses troupes vers Kiev il y a un peu plus de 16 mois.
Un rôle important dans l’offensive russe
Les mercenaires de Wagner ont joué un rôle important dans l’offensive russe en Ukraine, notamment dans la sanglante bataille pour Bakhmout, ville dévastée de l’est dont la capture a été revendiquée en mai par Moscou.
??Les instructeurs de Wagner PMC entraînent déjà des combattants en Biélorussie
Sous Osipovichi, des cours ont lieu avec des unités de troupes territoriales.
Les conscrits maîtrisent les compétences de déplacement sur le champ de bataille et de tir tactique, acquérant des… pic.twitter.com/Lud5TKwHjV
— Brainless Partisans ?☠️☢️☣️? (@BPartisans) July 14, 2023
Le 24 juin, lancés par leur patron Evguéni Prigojine, en conflit avec la hiérarchie militaire russe, dans une rébellion contre Moscou, ils avaient occupé pendant plusieurs heures un quartier général de l’armée dans le sud de la Russie, et parcouru plusieurs centaines de kilomètres avec leurs blindés en direction de la capitale, ébranlant le pouvoir russe.
Leur rébellion a pris fin avec un accord prévoyant le départ en Biélorussie d’Evguéni Prigojine. Ses combattants s’étaient vu proposer de rejoindre les troupes régulières, de retourner à la vie civile ou de partir eux aussi pour la Biélorussie
Le sort d’Evguéni Prigojine est lui incertain. Vendredi, plusieurs chaînes Telegram ont publié une photo d’un homme lui ressemblant, assis sur un lit de camp dans une tente.
Quant au général Sergueï Sourovikine, un haut responsable militaire avec lequel le chef de Wagner affichait sa proximité, sa disparition – sans que son arrestation ait été officiellement confirmée – a conforté l’hypothèse de complicités dans l’armée.
La principale conséquence reste le retrait apparent des mercenaires des combats en Ukraine, selon le Pentagone. « À ce stade, nous ne voyons pas les forces de Wagner participer de manière significative » aux combats, a déclaré son porte-parole, le général Pat Ryder.
Au même moment, l’armée ukrainienne, dont la contre-offensive n’est pas aussi rapide que prévu, affirme avancer dans le sud du pays.
Des « combats intenses »
Sur le terrain néanmoins, des « combats intenses » continuent entre Russes et Ukrainiens, selon un communiqué de l’état-major ukrainien. « L’ennemi maintient ses efforts principaux dans les zones de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiivka et Mariinka », dans l’est du pays, selon la même source, qui indique qu' »une vingtaine d’engagements de combat ont eu lieu dans les dernière journée ».
Dans le sud par contre, où les forces ukrainiennes s’efforcent de percer vers la mer d’Azov pour couper les lignes d’approvisionnement russes, « les brigades d’assaut appuyées par des chars ont avancé de 1,7 km » en une semaine en direction de la ville de Melitopol, a annoncé le colonel Mykola Ourchalovitch, un porte-parole de la Garde nationale ukrainienne.
Plus bas, vers la ville de Kherson, sur le Dniepr, les forces ukrainiennes mènent des opérations de reconnaissance et de combat pour « préparer la zone en vue d’actions offensives », a-t-il ajouté.
????- Le drone « Lancet » a détruit le 101e « obusier » américain.
Les éclaireurs du groupe Dnepr ont détruit l’obusier américain M777 avec des munitions, l’attaquant et le détruisant sur la rive du Dniepr occupée par l’ennemi. pic.twitter.com/FnbkTvYU3Y
— نFLEUR ن (@THEFLOWER008) July 7, 2023
La contre-offensive de Kiev « n’avance pas si vite », a admis le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. Mais, deux jours après un sommet Ukraine-Otan parfois tendu à Vilnius, il a écarté toute pression sur Kiev de la part de ses alliés.
« Il n’y a aucune pression, juste une question : “Comment pouvons-nous encore vous aider ?” », a-t-il assuré. Quant à l’idée de négociations avec Moscou, « notre position est très claire », a-t-il dit, maintenant qu’il ne pourrait en être question « qu’après que les troupes russes quittent notre territoire ».
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