En raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine, les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont annoncé ce vendredi la création d’un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l’Europe envers les énergies fossiles russes.
Les États-Unis s’efforceront – en coopération avec « des partenaires internationaux » – de fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2022, dans le cadre de cette initiative dévoilée par le Président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon un communiqué.
« Cette ‘task force’ s’emploiera à assurer la sécurité énergétique de l’Ukraine et de l’UE en prévision de l’hiver prochain et du suivant », précise également le communiqué commun.
L’UE est pressée par Kiev et par certains États membres, dont les pays baltes et la Pologne, d’adopter des sanctions drastiques pour stopper les importations d’hydrocarbures russes, afin de priver le régime de Vladimir Poutine de sa principale ressource économique. Washington a déjà imposé un embargo sur le gaz et le pétrole, le 8 mars dernier.
L’UE importe environ 48 % de gaz de Russie.
Elle importe déjà du gaz naturel des États-Unis, à un prix supérieur de 40 %.
Les Etats-Unis entendent bien profiter des colonies d’Europe.https://t.co/gbwpCyVqyN— Les Patriotes Parisiens (@LesPatriotes_75) March 25, 2022
Forte dépendance du continent
Mais de nombreux États européens y restent opposés, en raison de la forte dépendance du continent : quelque 45% des achats européens de gaz viennent de Russie – c’est le cas pour 55% des importations allemandes, ainsi que l’essentiel des approvisionnements de Finlande, Hongrie et République tchèque.
Moscou fournit environ 150 milliards de mètres cubes de gaz chaque année à l’UE, dont environ 15 milliards de m3 de GNL.
Les États-Unis n’ont représenté au premier semestre 2021 que 6,3% des importations européennes totales de gaz – mais ils sont déjà le plus grand fournisseur de gaz naturel liquéfié à l’UE. « Nous avons été capables de prendre cette décision (d’un embargo), alors que d’autres ne le pouvaient pas, parce que nous sommes un exportateur net d’énergie, avec un secteur puissant (dans les hydrocarbures) », a souligné Joe Biden devant la presse vendredi.
Washington « salue l’ambitieux engagement de l’UE à réduire sa dépendance au gaz russe, et nous nous sommes entendus sur un plan d’action commun pour contribuer à cette objectif, tout en accélérant nos progrès » vers une décarbonation de l’économie, a-t-il ajouté.
Diminuer des deux-tiers les importations européennes
La Commission européenne cherche à diminuer des deux-tiers les importations européennes de gaz russe dès cette année, et à s’en affranchir complètement « bien avant 2030 », grâce à des obligations de remplissage des réserves, des économies d’énergie, des achats groupés de gaz et une diversification des fournisseurs.
Outre ses négociations avec les principaux pays producteurs (Norvège, États-Unis, Qatar, Algérie), l’UE avait déjà déclaré fin janvier travailler à la fourniture de « volumes additionnels de gaz naturel » américain pour l’Europe.
Dans le cadre du groupe de travail annoncé vendredi, l’exécutif européen travaillera avec les États membres « dans le but de garantir, au moins jusqu’en 2030, une demande d’environ 50 milliards de m3 par an de GNL américain supplémentaire ».
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