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Une «guerre des masques» entre la région Bourgogne-Franche-Comté et l’État après la réquisition de deux millions de masques

avril 7, 2020 5:58, Last Updated: avril 7, 2020 5:58
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C’est la deuxième fois en l’espace de quelques jours qu’une grande quantité de masques commandés par la région Bourgogne-France-Comté est retenue ou réquisitionnée par l’État dès son arrivée à l’aéroport de Bâle-Mulhouse.

Deux millions de masques destinés à la région ont été « intégralement » réquisitionnés par l’État à leur arrivée, dimanche, à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, « sans concertation, ni même information préalable », s’est plainte Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, dans un communiqué diffusé dimanche soir.

Le 2 avril, une commande similaire de masques de protection, également à l’initiative de la région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), avait déjà été retenue par l’État.

« Jean Rottner (le président de la région Grand Est, ndlr) m’avait dit que j’aurais la priorité pour ma commande dans le cargo de dimanche sauf que, quand il est arrivé, l’armée était déjà sur place et on a vu que ce serait impossible », a expliqué lundi à l’AFP Mme Dufay. « Je n’ai eu aucun contact avec quiconque de l’État pour nous dire qu’il y aurait réquisition », a-t-elle déploré.

« Après une première commande de 2 millions de masques, l’État a réceptionné hier à @Euroairport 4 millions de masques destinés au #GrandEst. Les masques seront répartis dans les 10 départements grâce à un circuit de distribution organisé » par la préfecture de la zone de sécurité Est, a indiqué lundi sur son compte Twitter la préfecture du Grand Est.

La préfète du Grand Est, Josiane Chevalier, avait expliqué dimanche à l’AFP que l’avion arrivé le même jour devait contenir à la fois des masques pour l’État, pour les conseils régionaux de Bourgogne Franche-Comté et du Grand Est et pour le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, mais que « le compte n’y étant pas », l’État avait réquisitionné l’ensemble pour les personnels de santé, prioritaires.

La présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, qui avait commandé 6 millions de masques, s’est dite « scandalisée » par ces réquisitions « inadmissibles et abusives ».

« C’est un manque de responsabilité absolu de la part du gouvernement… Un nouveau scandale d’État alors même que nous sommes pleinement mobilisés en faveur de la solidarité nationale », écrit-elle dans un communiqué.

Selon une source proche du dossier, les masques réquisitionnés permettraient notamment d’alimenter la médecine de ville du Grand Est.

Mais, selon cette même source, l’État aurait pris dimanche plus de masques qu’il n’en avait commandés et aurait même prélevé un stock de masques FFP2 qu’il n’avait pas demandés.

Si Marie-Guite Dufay conçoit que la lutte contre l’épidémie amène l’État « à décider de prioriser la livraison de certaines commandes », elle souhaite plus de transparence et une « répartition plus solidaire », se demandant « comment l’État organise la protection des habitants de sa région ».

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« Soit l’État considère que les masques commandés par la Région, en complément des dotations de l’État, ne sont pas nécessaires à leur protection ; soit, avec les masques réquisitionnés, il organise une régulation entre les Régions de manière solidaire », écrit-elle.

L’élue « rappelle que ces masques sont destinés aux Ehpad, aux personnels d’aide à domicile des personnes âgées, et aux structures d’accueil de personnes handicapées ».

Tout en récusant toute « guerre des masques entre présidents de régions », elle souligne que la Bourgogne-Franche-Comté est l’une des plus touchées par la maladie. Dimanche, elle dénombrait 341 décès à l’hôpital et 224 en établissements médico-sociaux, selon l’Agence régionale de Santé.

La région « espère » que ses deux autres commandes de masques dont la livraison est prévue cette semaine, ne feront pas l’objet d’une « telle confiscation ».

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