Il se produit en France un cambriolage toutes les deux minutes. En 2022, le ministère de l’Intérieur a enregistré 211.800 cambriolages contre 190.300 en 2021, soit une hausse de 11 %. Une moyenne de 17.650 cambriolages par mois sur cette période, soit 4412 par semaine, ce qui revient à un cambriolage toutes les 120 secondes. Et seuls 8% des braquages sont élucidés, rapporte BFM TV.
Face à ce fléau, les inégalités entre Français sont bien réelles, si on en croit la dernière étude nationale réalisée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sur ce phénomène. Habiter une maison dans une grande ville près d’une cité dite « sensible » revient ainsi à démultiplier la probabilité d’être victime d’un cambriolage.
Les villes plus aisées que la moyenne sont les plus ciblées
Les grandes agglomérations sont en effet plus sujettes aux vols à domicile : « Le taux de cambriolage de logements augmente avec la taille des villes, jusqu’à 8,2 pour mille dans les agglomérations de plus de 700.000 habitants, en particulier celle de Paris, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Grenoble, Marseille, Aix-en-Provence », est-il écrit dans le document. Par contraste, les zones campagnardes sont moins exposées à ce risque : en 2022, « les 14.700 communes dans lesquelles aucun cambriolage n’a été enregistré en 2022 sont moins peuplées (320 habitants en moyenne) et 99 % d’entre elles sont rurales. »
Sans surprise, les périmètres où les niveaux de vie sont plus aisés constituent les cibles privilégiées des malfrats : « D’une manière générale, plus les habitants d’une commune ont un niveau de vie élevé, plus le taux de cambriolages et de tentatives de cambriolages y est élevé », expliquent les analystes. Même une légère différence du niveau de vie entre deux communes se traduit immédiatement par une hausse du taux de cambriolage : « Par exemple, relèvent les analystes, le taux de cambriolage annuel serait de 4,4 pour mille pour une commune présentant les caractéristiques moyennes du rural périurbain et un niveau de vie médian de 20.000 euros, alors qu’il serait de 5,4 pour mille pour une commune similaire avec un niveau de vie médian de 24.000 euros. »
Parmi les critères qui favorisent les cambriolages, le rapport souligne que le risque de vol à domicile est inégal entre maisons et appartements : « Une part élevée de maisons individuelles dans l’habitat de la commune augmente le nombre annuel de cambriolages par logement, vérifiant ainsi la plus grande vulnérabilité des maisons par rapport aux appartements », expliquent les analystes de Beauvau.
Un risque proportionnel au fait d’habiter près d’un quartier « chaud »
Comme le souligne Le Figaro, l’étude du SSMI met en exergue le fait qu’à côté de « l’effet revenu », le taux de cambriolage augmente également à mesure qu’une commune se situe près d’une cité « sensible ». La distance à vol d’oiseau qui sépare le domicile d’un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) constitue un indicateur fondamental : « Le lien est d’autant plus fort que le QPV est proche et il s’amenuise au fur et à mesure que l’on s’en éloigne, jusqu’à devenir quasi négligeable », observent les statisticiens qui donnent cet exemple parlant : « Une commune, aux caractéristiques moyennes de l’urbain dense, est ainsi susceptible de subir 7,7 cambriolages pour 1000 logements sur un an dans le cas où son centre serait situé à trois kilomètres — à vol d’oiseau — du centre d’un QPV, contre 8,6 pour mille dans le cas où cette distance serait de 750 mètres. »
Le SSMI confirme que les malfaiteurs mènent leurs basses œuvres près de leur lieu d’habitation : « Parmi les personnes mises en cause et habitant un QPV en 2020, 63 % le sont pour un cambriolage commis au sein de leur agglomération de résidence — en dehors des QPV. »
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