Si la lutte contre la haine en ligne et le cyberharcèlement est une évidence pour chacun, la méthode utilisée par le camp progressiste macroniste pose question. Deux associations de résistants juifs ont regretté vendredi que la proposition de loi Avia (LREM) sur les contenus haineux en ligne délègue aux plateformes Internet le soin de les retirer, y voyant une « sous-traitance à des intérêts privés d’une activité de type judiciaire » qui devrait relever des autorités publiques.
Dans une lettre ouverte au Premier ministre et aux présidents des groupes parlementaires transmise à l’AFP, Mémoire des Résistants juifs de la MOI (MRJ-MOI) et l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) s’expriment sur ce texte de la députée Laetitia Avia. Débattu cette semaine à l’Assemblée nationale et devant faire l’objet d’un vote mardi, son but est de durcir la lutte contre la haine en ligne.
« Sous prétexte de la lenteur du système judiciaire, loin, comme il se devrait, de transférer vers une autorité publique indépendante spécifique le soin de décider du retrait de propos haineux, le texte en discussion délègue aux plateformes Internet elles-mêmes l’effacement de ces propos », écrivent les deux associations.
La mesure phare de ce texte, sur le modèle allemand, est que les plateformes et moteurs de recherche auront l’obligation de retirer les contenus « manifestement » illicites sous 24 heures, sous peine d’être condamnés à des amendes jusqu’à 1,25 million d’euros.
Sont visées les incitations à la haine, la violence, les injures à caractère raciste ou encore religieuses.
« Certes, le texte prévoit une surveillance a posteriori par le Conseil supérieur de l’audiovisuel de cette activité d’effacement des propos haineux. Mais son efficacité est douteuse », poursuivent MRJ-MOI et UJRE.
« Il s’agit donc d’une véritable sous-traitance à des intérêts privés d’une activité de type judiciaire », estiment les deux associations, qui disent leur « ferme opposition à cette initiative et (leur) attachement à ce que le respect des lois interdisant la diffusion de propos haineux soit assuré par des autorités publiques agissant, dans chaque cas particulier, au nom d’un intérêt général défini démocratiquement ».
Epochtimes.fr avec AFP
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