En cette fin octobre, citrouilles, toiles d’araignées et déguisements de vampires réapparaissent dans les commerces et les maisons, parfois au détriment des fleurs et des bougies de la Toussaint.
Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, la Toussaint était la principale célébration connue et pratiquée en France en cette période de l’année. Mais, l’appel de la fête avec les citrouilles et les soirées déguisées a été plus fort. La fête anglo-saxonne d’Halloween a traversé l’Atlantique dans l’autre sens pour s’inviter dans l’Hexagone.
Une origine commune
Les deux fêtes auraient une origine commune : Samain, célébration celte datant d’environ 600 ans avant Jésus-Christ, qui marquait le passage du monde sombre vers le clair et sonnait le changement d’année. Célébrée le 1er novembre, cette fête païenne faisait, en quelque sorte, de l’ombre à la religion chrétienne qui s’installait peu à peu à travers toute l’Europe. Aussi, au IVe siècle, alors que l’Église catholique fêtait la Toussaint le premier dimanche après la Pentecôte, les évêques demandèrent que la fête de tous les Saints soit déplacée à la date du 1er novembre.
La Toussaint est une fête appelant à commémorer les Saints, et notamment les martyrs des persécutions pendant les premiers siècles de la christianisation dans le monde. « En ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus », indique l’Église catholique qui souligne également l’ouverture potentielle de la sainteté à tous : « Cette fête catholique est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles ».
Aujourd’hui, la fête de la Toussaint se confond parfois avec celle du 2 novembre, la fête des Morts, consistant à honorer et prier pour le salut des âmes des proches décédés en leur apportant la lumière, symbolisée par des bougies et des fleurs qui viennent illuminer et orner les cimetières.
Outre-Manche, en Irlande, Samain a connu un regain de popularité au XIXe siècle, se transformant en Halloween, fêtée la veille de la Toussaint, le 31 octobre.
En effet, pendant les fêtes de Samain, les familles se rassemblaient autour d’un repas afin d’accueillir et se préparer à cette période sombre et froide.
« C’est une fête qui fait peur, lors de laquelle le monde surnaturel et le monde des vivants se mélangent, explique Céline Cretin, historienne spécialiste des relations entre le territoire et ses usages festifs, rituels et spirituels sur le magazine Géo. On croit à ce moment-là que les sorcières peuvent venir dans ce monde », poursuit-elle, ajoutant que les enfants sortent dans la rue, pour chanter et ainsi souhaiter « leurs meilleurs vœux. La venue des enfants avait quelque chose de magique : si on ne leur donnait rien ou si on refusait de leur ouvrir la porte, on s’attirait une mauvaise année. »
Cette dernière tradition a ainsi refait surface en Irlande, s’accompagnant d’éléments censés faire peur aux mauvais esprits qui pouvaient sortir cette nuit du 31 octobre au 1er novembre. Les Irlandais creusaient et découpaient un navet pour former des yeux et une bouche, puis y ajoutaient une bougie. Les enfants défilaient avec ces lanternes dans les rues.
La grande famine, qui régna ensuite en Irlande au XIXe siècle, conduisit nombre d’entre eux à émigrer aux États-Unis, amenant également leur tradition avec eux. C’est ainsi que la fête de « All Hallows Eve » (signifiant Veille de Tous les Saints), devenue ensuite Halloween, est apparue outre-Atlantique, se généralisant dans tout le pays.
« Des réalités sombres et obscures » ?
Des enfants qui se déguisent et viennent toquer aux portes pour obtenir des friandises… Quoi de plus innocent et sympathique ? Pourtant, Halloween semble revêtir une toute autre apparence qui interpelle l’association internationale des exorcistes, relate le site Aleteia.
Fondée en 1994 par les exorcistes Don Gabriele Amorth et le père René Chenesseau, l’association qui compte plus de 900 prêtres exorcistes ou exorcistes émérites du monde entier, est agréée par le Vatican depuis 2014.
Le père Francesco Bamonte, vice-président de l’association, vient de publier un ouvrage intitulé Il fascino oscuro di Halloween que l’on peut traduire par « L’obscure fascination d’Halloween ». Revenant sur l’origine païenne de cette fête, le prêtre déclare : « Aujourd’hui, la fête d’Halloween semble étroitement liée à des réalités sombres et obscures telles que la sorcellerie et le satanisme. »
Selon le prêtre exorciste, « le phénomène est donc très inquiétant et constitue un réel danger car, même si ceux qui le font n’ont pas l’intention de célébrer la sorcellerie et le diable, ils entrent en communion avec ce courant spirituel maléfique par lequel, sans s’en rendre compte, ils se voient enveloppés comme par un halo de ténèbres, devenant par conséquent plus vulnérables aux actions ordinaires et extraordinaires du diable, avec toutes les conséquences désastreuses que cela entraîne pour leur vie. »
Afin d’ « inverser ce triste phénomène », le prêtre invite familles et éducateurs à remettre la fête de la Toussaint au cœur de leurs activités, entre autres par des confections de costumes de Saints pour une mise en scène de leurs vies ou des processions aux flambeaux dans les rues…
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