ENTRETIENS EPOCH TIMES

Hananya Naftali : « Israël se tient aux côtés des hindous persécutés au Bangladesh, car nous sommes unis par notre lutte commune contre l’islam radical »

août 15, 2024 23:31, Last Updated: août 15, 2024 23:34
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ENTRETIEN – Après la chute de la Première ministre Sheikh Hasina, le Bangladesh, pays où près de 90 % de la population est de confession musulmane, a sombré dans le chaos et l’anarchie, donnant lieu à des attaques contre les minorités hindoues dans un contexte où 230.000 membres de cette communauté quittent déjà le pays chaque année, selon la Hindu American Foundation (HAF). Journaliste israélien et chargé de communication digitale pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Hananya Naftali dénonce dans cet entretien un génocide en cours contre la population hindoue du Bangladesh et tient à rappeler qu’« Israël se tient à leurs côtés ».

Epoch Times : Temples pillés, commerces et habitations saccagés, plusieurs cas de meurtres et de viols signalés : dans la foulée de la démission forcée de Sheikh Hasina, la communauté hindoue a été victime d’attaques ciblées. Comment expliquez-vous le silence relatif des médias occidentaux face à ces agressions ?

Hananya Naftali : Le silence des médias occidentaux sur ces attaques découle d’un biais évident : ils évitent autant que possible de couvrir la persécution des minorités religieuses dans les pays à majorité musulmane, car cela remet en question leur discours dominant sur le vivre-ensemble.

Les attaques perpétrées par l’islam radical à l’encontre des communautés non-musulmanes constituent une vérité qui dérange : les médias préfèrent donc la passer sous silence. En outre, les pays occidentaux préfèrent éviter d’affronter cette réalité pour des raisons politiques. Il est fort regrettable que la détresse des hindous au Bangladesh soit largement ignorée par la presse.

Si vous utilisez le terme de génocide pour décrire ce qui arrive aux hindous au Bangladesh dans une vidéo, en France, Libération écrit : « Rien ne soutient l’affirmation qu’un génocide est en cours ». Pouvez-vous expliquer pourquoi vous estimez néanmoins que ce terme est approprié dans cette situation ?

Je considère le terme « génocide » adapté pour décrire ce qui arrive aux hindous au Bangladesh, car nous n’avons pas affaire ici à seulement quelques actes de violence isolés. Il s’agit d’une campagne systématique visant à effacer leur présence dans le pays : en d’autres termes, d’une extermination méthodique en raison de leur identité religieuse. Cela passe par la destruction de temples, de meurtres, de viols, ainsi que l’expulsion forcée des foyers. Lorsqu’un groupe est ainsi systématiquement ciblé, cela constitue un génocide.

Certains médias peuvent hésiter à employer ce terme par crainte des répercussions politiques, mais il n’en demeure pas moins qu’il est essentiel de qualifier les faits tels qu’ils sont et d’agir avant que la situation ne se détériore davantage.

Samedi dernier, Muhammad Yunus, le chef du gouvernement intérimaire, a qualifié les attaques perpétrées contre les minorités religieuses d’« abominables ». Ce mardi, il a déclaré que les droits humains de chacun devaient être garantis, indépendamment de la religion. Pensez-vous qu’il sera capable d’empêcher de nouvelles violences contre les minorités religieuses ?

Bien que les déclarations de Muhammad Yunus aillent dans le bon sens, ils ne répondent pas aux besoins urgents de la communauté hindoue persécutée, qui doit faire face à la fois à l’armée bangladaise et à des foules violentes. Les mots ne suffisent plus ; des actions concrètes sont nécessaires. Chaque jour, de nouvelles attaques peuvent entrainer des pertes humaines tragiques, déchirant ainsi des familles. Il est temps que les discours cèdent la place à des mesures immédiates et efficaces.

En quoi le soutien d’Israël est-il important ?

Israël se tient aux côtés des hindous, car nous sommes unis par notre lutte commune contre l’islam radical. Nous comprenons mutuellement ce que l’on ressent lorsqu’étant persécutés, le monde ferme les yeux – ou pire encore – vous désigne comme l’agresseur, comme le font les médias mainstream lorsque l’Inde défend ses frontières.

Ayant grandi en Israël, j’ai assisté aux ravages causés par l’islam radical, caractérisés par des attaques incessantes – fusillades, coups de couteau, voitures-béliers et attentats – qui ont coûté la vie à de nombreux civils innocents. En tant qu’Israéliens, nous avons une profonde admiration pour les hindous, car, comme nous, ils n’ont pas d’autre choix de que rester forts face à l’adversité. Nous les voyons comme un peuple courageux, et sommes convaincus du bel avenir de notre collaboration, qui, ensemble, nous permettra d’œuvrer à la construction d’un monde meilleur.

Selon vous, la persécution des hindous et des chrétiens au Bangladesh met en évidence les dangers posés par l’islam radical. Quelles seraient les conséquences si l’Occident ne réagit pas de manière adéquate à cette menace ?

Si l’Occident ne prend pas au sérieux la menace de l’islam radical, le traitement actuellement infligé aux hindous et aux chrétiens au Bangladesh pourrait s’étendre ailleurs dans le monde. Nous risquons de voir émerger de plus en plus de régions où les libertés religieuses sont bafouées et où la violence des extrémistes devient monnaie courante – il est impératif de ne pas s’y habituer, car cela nous conduirait collectivement à notre perte.

En Europe, des signes inquiétants sont déjà visibles : certains groupes radicaux imposent leurs propres lois au mépris des droits fondamentaux de leurs concitoyens. Le monde doit comprendre que si, aujourd’hui, ce sont les hindous qui sont pris pour cible, demain, ce sera peut-être eux. Car l’islam radical ne laisse aucun choix : « Pense comme moi ou meurs ».

Si cette menace n’est pas neutralisée, les juifs, les chrétiens et d’autres communautés non musulmanes pourraient être confrontés aux mêmes persécutions à l’échelle mondiale.

C’est pourquoi il est crucial que les hindous et les juifs soient unis dans cette lutte. Nous partageons des valeurs fondamentales et devons les défendre ensemble.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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