La tête au carré, une nouvelle fois. Sans vraiment trembler et vitaminée par les arrêts de Laura Glauser, l’équipe de France féminine de hand a passé l’obstacle tchèque (33-22) au Mondial, mardi à Trondheim (Norvège), pour se qualifier pour sa cinquième demi-finale en compétition d’affilée.
Les Bleues s’envoleront mercredi pour le Danemark et Herning, lieu du dernier carré, avec comme premier adversaire la Suède ou l’Allemagne.
Et dans la tête le rêve d’une troisième étoile, après les sacres mondiaux de 2003 et 2017.
« On aimerait un peu plus » que ce dernier carré, a répondu le sélectionneur Olivier Krumbholz, ne se projetant pas plus loin que vendredi, comme le pivot Pauletta Foppa: « On n’a pas envie de revivre ce qu’on a vécu l’année dernière. On commence à avoir un peu de vécu, on jouera le prochain match comme si c’était le dernier. »
Il y a un an, les Bleues s’étaient lourdement inclinées face à la Norvège (28-20) en demi-finales de l’Euro.
Mais elles avaient donc déjà atteint le dernier carré: depuis le retour de Krumbholz en janvier 2016, elles ne l’ont manqué qu’une seule fois (13e au Mondial-2019), toutes compétitions confondues (JO, Euro et Mondial).
« C’est incroyable…Il faut le souligner »
« C’est incroyable… parfois j’ai l’impression qu’on nous juge un peu sur les finales perdues, les défaites contre la Norvège. Mais cette régularité, c’est quand même fort. Il faut le souligner » a commenté la capitaine Estelle Nze Minko.
« On peut être très fiers de ça. Vous savez à quel point les équipes de France sont importantes pour la médiatisation, la structuration et la solidification de la maison handball. On est fier d’y participer » a estime de son côté Krumbholz.
Pour passer cette fois l’obstacle des demi-finales, le sélectionneur appelé ses joueuses à hausser leur niveau de jeu.
Car après le coup de force réalisé contre la Norvège dimanche (24-23), elles ont produit une première période brouillonne pour ce premier match couperet.
« Cela doit nous libérer l’esprit. Il faut retrouver notre marche avant et notre qualité de jeu car l’adversaire en demies sera bien plus costaud » que les Tchèques, équipe surprise des quarts et non qualifiée pour le dernier Euro, a prédit Krumbholz.
En première période, les Bleues ont été trop laxistes en défense (18-16 à la mi-temps) et ont égaré huit ballons en attaque.
Elles ont aussi commis quelques gourmandises au tir qui les ont empêchées de se détacher et ont fait briller la gardienne Sabrina Novotna (six arrêts à la mi-temps), comme Orlane Kanor manquant une balle de +5 en milieu de première période (11-7, 15e).
« J’ai l’impression qu’on n’était pas descendues de notre nuage » a affirmé Krumbholz, quand Nze Minko a mis en avant le manque de « vécu collectif de cette équipe, capable de faire de très grosses performances comme contre la Norvège mais aussi des matches moyens comme en première période ».
Un adversaire « avec énormément de confiance »
Le pedigree de l’adversaire a aussi sans doute joué: « C’est plus compliqué face à des joueuses qu’on connaît moins et des équipes qu’on ne voit pas forcément en quarts de finale des compétitions » a souligné Foppa.
Un adversaire « qui n’a peur de rien et prend des shoots avec énormément de confiance » a embrayé Nze Minko.
La capitaine (5 buts sur 6 tentatives) a été le fer de lance après le repos, inscrivant trois buts pour permettre aux Bleues de se détacher (25-19, 45e) face à une équipe qui n’a pas tenu le rythme effréné imposé.
Les Bleues ont aussi pu compter sur la performance dans le but de Laura Glauser.
Déjà déterminante dimanche contre la Norvège, la gardienne est entrée en début de seconde période à la place d’Hatadou Sako, écœurant les attaquantes tchèques (12 arrêts sur 18 tirs, tous en seconde période) avant de fêter la qualification, comme ses équipières, devant une bonne vingtaine de supporters français.
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