Le ministre de l’Éducation Gabriel Attal, qui a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire l’une de ses priorités, a raconté dimanche avoir lui-même subi « un déferlement d’insultes et d’injures » à « la fin du collège ».
« J’étais à la fin du collège, j’avais 14, 15 ans. C’était un élève de l’établissement qui avait ouvert ce site sur lequel il fallait mettre des commentaires sur le physique des élèves », a expliqué le ministre dans l’émission « Sept à Huit » sur TF1. « Et moi, à cette occasion, j’ai vécu un déferlement d’insultes et d’injures. Ça a duré plusieurs mois et ça a été très violent », a-t-il décrit.
? « J’ai vécu un déferlement d’insultes et d’injures. »@GabrielAttal accepte de se livrer sur son harcèlement subi au collège motivé par une « orientation sexuelle supposée à l’époque ».
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— Gabriel Attal Actu (@GAttalActu) November 5, 2023
« Les commentaires qui étaient postés, c’était ‘‘pédale, tafiole, tarlouze’’, donc je pense que c’était sur une orientation sexuelle supposée à l’époque puisque je n’en parlais pas autour de moi », a poursuivi le ministre de 34 ans, qui a fait sa scolarité dans la réputée École alsacienne à Paris.
« Il y a une fin à la souffrance »
« Ce qui était dur pour moi, mais ce qui l’est aujourd’hui aussi pour beaucoup de jeunes, c’est parfois le sentiment qu’on n’a personne à qui en parler », a-t-il observé, disant avoir ressenti « de la souffrance ». « Si j’ai à ce point à cœur de m’engager sur le harcèlement scolaire, c’est peut-être parce que le fait d’avoir vécu des injures, ça a forgé quelque chose », a insisté Gabriel Attal, qui veut faire passer le message qu’« il y a une fin à la souffrance ».
Le gouvernement a annoncé depuis l’été une série de mesures contre le harcèlement à l’école, dont la possibilité de changer d’établissements les élèves harceleurs. Selon M. Attal, « plusieurs dizaines ont dû changer d’établissement parce qu’ils harcelaient un camarade ».
L’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen des crédits de l’Éducation nationale dans le budget 2024, a adopté vendredi soir un amendement prévoyant d’affecter 30 millions d’euros à la création de brigades anti-harcèlement au sein des académies.
Né d’un père issu d’une famille d’origine juive et d’une mère chrétienne russe orthodoxe, le ministre a aussi indiqué sur TF1 avoir reçu « des courriers, des injures, des messages sur les réseaux sociaux » à caractère antisémite, d’autres lettres de menace depuis l’interdiction de l’abaya et être toujours la cible d’attaques homophobes. Il assure s’être « vraiment forgé une carapace par rapport à tout ça ».
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