Dans le Calvados à Mondeville, Fabrice Lenorais, qui dirige l’entreprise de transport Blochon-Martin, fait rouler 300 camions et subit de plein fouet les hausses du carburant. Face à une situation qui s’annonce intenable financièrement, si la situation empire encore, il a déclaré devoir prendre des mesures strictes pour sauver son entreprise.
L’invasion russe en Ukraine continue de perturber les autres pays d’Europe et en particulier les entreprises de transport. C’est le cas de l’entreprise Blochon-Martin à Mondeville dans le Calvados, dirigée par Fabrice Lenorais. Fort d’une flotte de 300 camions, la flambée du prix du gasoil le touche particulièrement, au point que si cela continue, il devra prendre des mesures drastiques pour sauver sa société, a rapporté France 3 Régions.
Interrogé sur la situation de son entreprise, il témoigne : « La situation est très critique. On a un gasoil qui prend 10% en une semaine et qui la semaine prochaine va prendre encore 10%. Je ne sais pas comment on va payer toutes nos traites et acheter du gasoil pour pouvoir faire rouler nos véhicules. Certains clients nous accompagnent sur les augmentations, mais partiellement. Cela ne peut plus durer ».
À l’heure actuelle, « on a 300 camions et on consomme un million de litres de gasoil par mois. Si le prix double comme cela est annoncé, il va falloir l’assumer. On est passé d’un euro hors taxe mi 2021 à deux euros. Cela veut dire un million d’euros à assumer tous les mois, c’est énorme. C’est difficile de se projeter avec nos clients et de garantir des prix au delà de quelques jours. Habituellement, on garantit nos prix un mois, mais aujourd’hui, on en est incapable. Nos clients ont du mal à comprendre, même si eux aussi font le plein de leurs véhicules », a précisé Fabrice Lenorais, inquiet pour l’avenir de sa société.
Désormais, pour faire face à la situation, il envisage « d’arrêter des véhicules dès la semaine prochaine et des laisser des conducteurs chez eux. On a un minimum de rémunération à garantir, mais ça nous coutera moins cher que de faire rouler les camions ». Malheureusement, cela signifie aussi « être défaillant avec nos clients ». Selon lui, dès la semaine prochaine, « on sera en crise ».
« Le problème, c’est qu’on a aucune vision à court terme. On ne sait pas anticiper. L’État perçoit 60% de nos taxes sur les carburants qu’on achète et n’annonce rien pour l’instant », a-t-il conclu.
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