Hausse des violences gratuites en France : les syndicats de police dénoncent « une justice laxiste »

28 août 2018 22:24 Mis à jour: 28 août 2018 22:24

Depuis le 1er janvier, le nombre d’agressions non crapuleuses s’envole. Le bilan dressé par les services de police et de gendarmerie fait froid dans le dos : 173 000 actes de violence (hors viols et agressions sexuelles) ont été commis en France sur les 6 premiers mois de l’année. Un record.

Les violences gratuites sont en forte augmentation en France depuis le 1er janvier.

Selon Le Figaro, un peu moins de 1000 agressions non motivées par le vol ont ainsi eu lieu chaque jour en France au 1er semestre 2018. Un chiffre qui ne prend pas en compte les agressions sexuelles.

D’après les informations du Figaro, ce sont près de 140 actes de violences sexuelles qui ont été rapportés chaque jour en moyenne.

24 884 agressions sexuelles ont été recensées par les forces de l’ordre sur le premier semestre 2018 contre 20 827 au premier semestre 2017, soit une hausse de 19 %.

Mais d’après les enquêtes anonymes menées auprès des victimes, les violences sexuelles rapportées aux autorités ne représenteraient qu’environ 20 % de l’ensemble de l’ensemble des agressions sexuelles perpétrées.

Pour les fonctionnaires de police, cette hausse des violences dites gratuites s’explique par l’impunité dont jouissent leurs auteurs.

« Les magistrats sont désormais accoutumés. Ils ne condamnent jamais de manière ferme les personnes qui commettent ces violences », regrette Patrice Ribeiro – secrétaire général du syndicat Synergie police – dans les colonnes du Figaro.

« On retrouve des délinquants dans la rue le jour même de leur arrestation », renchérit Frédéric Lagache – secrétaire général adjoint du syndicat Alliance, principal représentant des policiers en France.

Patrice Ribeiro n’hésite pas à évoquer la « radicalisation des rapports sociaux » et une forme « d’ensauvagement de la société ».

Une analyse que semble partager Frédéric Lagache :

« L’utilisation de la violence ne fait que s’amplifier. La société ressemble de plus en plus à une rame de métro. C’est un monde du chacun pour soi, où les incivilités sont légion. Et en cas d’agression, les voyageurs préfèrent baisser les yeux, conscients que s’ils interviennent, ils seront forcément victimes. »

Un constat inquiétant pour les forces de l’ordre, qui sont elles-mêmes la cible de davantage d’actes violents cette année.

17 000 violences à l’égard de personnes dépositaires de l’autorité ont ainsi été enregistrées au premier semestre.

« Seule, la police est impuissante face à une hausse des incivilités. Elle ne peut pas combler les lacunes de l’école, du manque de civisme et d’une justice laxiste », conclut Frédéric Lagache.

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