Jugé dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, le prévenu, dont le casier judiciaire fait état de 16 mentions, est parvenu à échapper à l’incarcération et pourra exécuter sa peine à domicile sous surveillance électronique.
Les faits ont eu lieu le jeudi 10 septembre à Annemasse, une commune d’environ 35 000 habitants située à la frontière franco-suisse.
Aux alentours de 23 h, une patrouille de police avise une Audi A2 qui roule à vive allure avenue de l’Europe. Elle tente d’appréhender le conducteur, sans succès. Le chauffard appuie sur l’accélérateur pour atteindre les 100 km/h alors qu’il se trouve dans le centre-ville et multiplie les infractions au code de la route, empruntant notamment un rond-point à contresens.
Un fonctionnaire de police finit par se mettre en travers de la route pour obliger l’automobiliste à stopper son véhicule, en vain. En dépit de plusieurs tirs de sommation, le conducteur poursuit son chemin et le policier n’a d’autre choix que de s’écarter afin d’éviter d’être fauché, rapportent nos confrères du Dauphiné Libéré.
La folle équipée arrivera finalement à son terme rue Pralère, l’Audi achevant sa course folle entre deux poteaux. Si les forces de l’ordre sont aussitôt intervenues pour appréhender le chauffard, celui-ci a refusé d’obtempérer et de jeunes voyous du quartier auraient également tenté d’entraver l’action des policiers.
Âgé de 28 ans, le mis en cause transportait sa conjointe de 19 ans et son fils de 2 ans au moment des faits. Il a été jugé par le tribunal de Thonon-les-Bains le lundi 14 septembre dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.
« Mon instinct de père me disait que je devais rentrer chez moi pour dormir avec mon fils », a expliqué le prévenu pendant l’audience.
« Et si une balle avait touché votre fils ou votre amie ? » s’enquiert le procureur. « J’ai pris peur. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je reconnais les avoir mis en danger tous les deux », indique le suspect.
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— Le Dauphiné Libéré #dauphinelibere (@ledauphine) September 16, 2020
Le prévenu autorisé à purger sa peine à domicile
En plus des faits qui lui étaient reprochés concernant la soirée du 10 septembre, l’accusé a également dû répondre d’un excès de vitesse et d’une conduite sous l’emprise de stupéfiants en date du 2 juin.
Déjà bien connu de la justice, le mis en cause comptait pas moins de 16 antécédents judiciaires avant le procès qui s’est déroulé lundi dernier.
« C’est un délinquant de la route. Il a mis beaucoup de gens en danger lors de cette course-poursuite. Je suis inquiet de me dire que ce monsieur va reprendre la route un jour », a souligné l’avocat général pendant le procès. Dans son réquisitoire, il demandera une peine de 4 mois de prison ferme avec maintien en détention, la révocation d’un sursis de deux mois relatif à une précédente condamnation ainsi que l’annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 3 ans.
« La différence avec les précédentes condamnations, c’est qu’aujourd’hui il a peur d’être privé de son fils. On cherche tous à comprendre pourquoi il a fait ça. Son passé ne joue pas en sa faveur, mais la détention ne l’aidera pas », a plaidé son avocat.
Le tribunal de Thonon-les-Bains a finalement condamné le prévenu à une peine de huit mois de prison ferme. Son permis de conduire a été annulé et il ne pourra pas le repasser avant un délai d’un an. Il devra également verser 1000 euros au policier qu’il a failli écraser ainsi que 800 euros à la représentante légal de son fils.
Le jeune homme pourra toutefois purger sa peine à domicile sous surveillance électronique, échappant ainsi à l’incarcération dans une maison d’arrêt.
« C’est une chance. Soit vous la saisissez, soit on vous reverra ici et le tribunal s’en souviendra », a conclu la présidente du tribunal.
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