Afin de ralentir la progression de la brucellose dans le massif du Bargy, la préfecture de Haute-Savoie prévoit un nouvel abattage de 20 bouquetins durant l’année 2020. Cette bactérie peut se transmettre aux troupeaux ovins et bovins, menaçant la production de fromage.
D’ici la fin du mois de juin, le préfet de Haute-Savoie va signer un nouvel arrêté autorisant l’abattage de vingt bouquetins dans le massif du Bargy en Haute-Savoie. Selon France bleu, le but est de lutter contre la brucellose, une bactérie qui peut mettre à mal la filière du reblochon, il est prévu également que 50 autres animaux pourraient être capturés et abattus s’ils sont positifs à cette maladie.
La préfecture demande une nouvelle dérogation à la protection des bouquetins pendant trois ans, entre 2020 et 2022. 150 animaux supplémentaires pourront alors être capturés et abattus s’ils sont positifs. 60 autres pourront être tués sans être capturés s’ils se situent dans des zones inaccessibles.
Une consultation publique est ouverte jusqu’au 20 mai sur le site internet de la préfecture.
Des bouquetins sains menacés
Les associations de défense de cet animal, la LPO et France Nature Environnement (FNE), ne comprennent pas de leur côté l’abattage dans les prochaines semaines d’animaux sans tests préalables. « On est d’accord sur les captures, mais pas sur l’abattage des animaux sains », déclare Jean-Pierre Crouzat vice-président de FNE.
Selon eux, des animaux sains peuvent en faire les frais car le taux d’infection dans ce massif du Bargy ne dépasse pas 20%. « Un test « in-situ » permet par fléchette anesthésiante de voir si le bouquetin visé est porteur de la brucellose, auquel cas il est euthanasié. C’est malheureux mais nous sommes d’accord. Tandis que les abattages à distance avec des grandes carabines à 200 mètres, ce sont les animaux sains qui en font les frais », explique M. Crouzat.
Animal sauvage protégé, emblème des Alpes du Nord
Par ailleurs, la LPO et la FNE ont adressé un courrier à la secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique, Emmanuelle Wargon, pour rappeler que le Conseil National de la Protection de la Nature a émis un avis défavorable à cet abattage sans test.
Depuis 2012, 482 bouquetins ont été abattus dans ce massif afin de lutter contre le risque de transmission de la bactérie aux nombreux troupeaux ovins et bovins, notamment utilisés dans la production de reblochon au lait cru.
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