Dans les Hauts-de-France, l’agriculture est un secteur qui pourrait recruter bien plus qu’actuellement, mais qui n’y arrive pas, faute de volontaires. Pourtant, 20.000 emplois sont à pourvoir dans la région.
Y a-t-il une pénurie de recrutement dans le secteur de l’agriculture ? Oui, selon Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture Nord Pas-de-Calais. Rien que dans la région, « nous avons un vrai problème pour trouver des personnes pour travailler avec les agriculteurs. Environ 20 000 emplois dans le secteur sont à pourvoir en ce moment », a-t-il confié, en ajoutant que « 30 à 40 % sont des emplois pour lesquels il est difficile de recruter ».
Par ailleurs, les contrats saisonniers, importants au printemps et en automne dans la région, ne sont pas les seuls concernés par le manque de main-d’œuvre, a rapporté France 3 Régions. En effet, les emplois moins précaires, avec un CDI à la clé, sont également touchés : « Il y a un manque notamment pour les métiers de la comptabilité agricole et du machinisme[les entreprises qui réparent les machines agricoles] », a indiqué Chirstian Durlin.
L’agriculture est un secteur qui pourrait recruter plus qu’actuellement mais qui n’y arrive pas, faute de volontaires. Il y a 20.000 emplois à pourvoir rien que dans les Hauts-de-France.https://t.co/XEyFYjXEFI
— France 3 Nord (@F3nord) June 16, 2021
À noter que cette tension sur le recrutement n’est pas nouvelle, et sévirait depuis une petite dizaine d’années. Cependant, « un pas important a été franchi de 2020 à 2021 », a observé Christian Dulin. « Historiquement, la profession agricole alimentait elle-même ses réseaux grâce aux enfants des agriculteurs. Mais ces jeunes regardent également ailleurs et le vivier se tarit », a-t-il précisé, comme début d’explication.
Face à cette situation grandissante, les métiers du secteur s’obligent désormais à séduire. Et pour cela, ces derniers doivent être plus valorisés dans l’imaginaire collectif, a proposé Christian Dulin : « Nos métiers sont mal connus et reconnus. Peut-être que c’est à nous également de mieux communiquer. Il faut montrer que l’on peut y faire des parcours professionnels intéressants », a-t-il partagé.
Même constat pour Alexandre Deblock, agriculteur à Ledringhem (Nord), qui fait aujourd’hui partie d’un groupement d’employeurs à Hazebrouck, et qui s’attache à combler les besoins en personnel de 250 à 300 adhérents du milieu agricole. Grâce à ce groupe, les personnes qui sont employées peuvent, en fonction des besoins des différentes exploitations, passer de l’une à l’autre. « Ce qui limite la routine pour les salariés », a précisé Alexandre. « Le travail que nous proposons est en fait très diversifié et les salaires sont intéressants », a-t-il ajouté.
D’ailleurs, pour lui, cela permet également de bien calibrer ses besoins, et la formation de la main-d’œuvre se fait sur place : « Les diplômes c’est bien, mais on apprend surtout sur le terrain », affirme-t-il. Quant aux candidats, Alexandre recherche avant tout un état d’esprit : « Il doit se montrer assez souple. Si, parce qu’on n’a pas le choix, la récolte des pommes de terre se fait le samedi et le dimanche, il doit être prêt à travailler le week-end. »
À noter que les salaires sont toujours supérieurs au Smic (1 231 euros net par mois) et peuvent grimper en fonction des responsabilités. Aussi, si vous êtes intéressé, sachez que les contrats peuvent commencer dès cet été : « Pour tous les jeunes qui cherchent un emploi cet été, sachez que l’agriculture recrute ! » a conclu Christian Dulin.
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