À 69 ans, un touriste étranger qui était venu en France pour rendre visite à sa fille s’est retrouvé perdu dans la ville de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, après qu’on lui a volé son passeport et toutes ses affaires. Une boulangère bienveillante a pris soin de l’homme qui ne parlait ni français ni anglais, qui ne demandait rien depuis des semaines.
Le destin de cet homme aurait pu être totalement différent si une boulangère ne l’avait pas pris son son aile. Il aurait très bien pu finir sa vie dans la rue, anonymement, sans que personne de sa famille ne sache ce qu’il est advenu de lui.
Cela faisait trois semaines qu’il errait près du parc Léon Blum à Puteaux. « Il ne faisait pas la manche, ne buvait pas, et ne demandait rien », a expliqué à 20 minutes une habitante du quartier, Jennifer. « Il dormait juste dehors, sans rien dire. Il n’avait rien sur lui, même pas un sac. Ça nous a tous intrigués. »
Les habitants de Puteaux, témoins de la situation inhabituelle du vieil homme, lui apportaient à manger, à boire, ou encore des couvertures, jusqu’au jour où il a disparu du parc : la boulangère du quartier ne supportait pas de voir un homme de cet âge errer, alors elle l’avait pris en charge.
Un pressentiment
« Je ne peux pas l’expliquer de manière rationnelle, mais j’ai eu un pressentiment, j’ai senti qu’il avait besoin de moi. Qu’il y avait une histoire derrière ce regard rempli de tristesse », a précisé la responsable de la boulangerie La Rose de Puteaux, Sondes Jerou.
La mère de quatre enfants a commencé par payer une chambre d’hôtel au vieil homme. Il était tellement épuisé qu’il a d’abord dormi pendant près de 24 heures d’affilée. Elle l’a ensuite accueilli chez elle.
Grâce à Google Translate, une carte du monde et Facebook, la généreuse boulangère finit par assembler les pièces du puzzle au bout d’une semaine. Tout ce qu’il avait sur lui était un papier déchiré, écrit en macédonien, ainsi qu’un billet d’avion pour un vol de retour entre Paris et Skopje, la capitale de la Macédoine, pour le 27 mars 2019.
Elle arrive à comprendre que l’homme perdu est originaire de la ville de Bitola, en Macédoine du Nord. La boulangère lance donc un appel sur Facebook, avec la photo de l’homme et une vidéo de lui où il raconte son histoire dans sa langue. Elle contacte ensuite toutes les personnes qui mentionnent le nom de la ville de la Macédoine sur les réseaux sociaux.
« En une heure, j’ai reçu des dizaines et des dizaines de messages de soutien, et d’aide à la traduction notamment », se souvient la boulangère. « Puis j’ai reçu un coup de fil d’un jeune homme qui avait reconnu, sur la photo postée sur les réseaux sociaux, son grand-père. »
Quel soulagement pour toute la famille qui cherchait l’homme disparu. Son petit-fils a indiqué à la bonne samaritaine qu’après qu’il a visité sa fille qui habite à Limoges, celle-ci l’a mis dans un taxi à destination de l’aéroport de Beauvais. Cependant, on lui a volé toutes ses affaires et son passeport. Aussitôt au courant, la fille du vieil homme est venue le chercher le jour même.
« On a beau critiquer les réseaux sociaux, mais ils peuvent être un formidable outil d’entraide. Sans Facebook, ce vieil homme aurait peut-être passé le reste de sa vie dans la rue, comme tous ces SDF qu’on croise régulièrement en bas de chez soi », commente Sondes Jerou, qu’on ne peut que féliciter d’avoir écouté son instinct.
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