Excédé par l’occupation illégale d’un terrain de 12 000 mètres carrés appartenant à la municipalité, le maire d’Antony a décidé d’employer les grands moyens pour juguler l’expansion des importuns.
En attendant le résultat de la procédure d’expulsion en référé qu’elle a engagée auprès du tribunal administratif, la mairie d’Antony a décidé de creuser des tranchées le long des baraques de fortune érigées par des membres de la communauté rom sur un terrain de 12 000 mètres carrés situé au bout de la rue Henri Poincaré et qui appartient à la municipalité.
« C’est pour limiter l’installation des Roms sur tous les terrains encore libres d’Antony », a expliqué Jean-Yves Sénant, le maire d’Antony, dans les colonnes du Parisien.
L’audience doit en effet avoir lieu le 12 octobre et l’édile, qui a reçu plusieurs plaintes de la part des entreprises établies à proximité du terrain occupé illégalement par les Roms, veut à tout prix empêcher les intrus d’étendre leur campement.
« Nous avons acheté ce terrain pour le vendre et y installer des entreprises ou du logement »
Édifié en février, il abriterait déjà une vingtaine de familles qui « gagnent leur vie à faire la manche et à vendre de la ferraille récupérée », écrivent les journalistes du quotidien francilien. Il s’agit en outre du second campement de Roms à avoir élu domicile dans la zone d’activités d’Antonypole, le premier se situant au niveau du chemin de la Croix-Brisée.
« Nous voulons empêcher qu’ils occupent l’ensemble du terrain qui n’a pas pour vocation à héberger des Roms, nous avons acheté ce terrain pour le vendre et y installer des entreprises ou du logement », souligne M. Sénant.
Pour éviter son expansion, Antony creuse une tranchée autour d’un camp de Roms #HautsDeSeine https://t.co/bwyCBAlTx2
— Le Parisien | 92 (@LeParisien_92) September 11, 2019
« Nous n’avons pas envie de voir fuir les entreprise »
Dans le cadre du développement du projet de réseau de transport public du Grand Paris Express, la municipalité souhaite en effet profiter de la future mise en service de la ligne 18 du métro, qui doit relier l’aéroport d’Orly à la gare de Versailles-Chantiers en passant par le sud d’Antony, pour aménager un nouveau quartier dans la zone industrielle de 60 hectares d’Antonypole.
« Les entreprises locales commencent à hurler, elles ont des clients qui n’ont pas envie de voir des Roms, elles disent : ‘C’est eux ou nous !’, nous n’avons pas envie de voir fuir les entreprises… Et un bidonville, ce n’est pas bon pour l’image d’une ville », poursuit le maire d’Antony.
Une décision jugée « brutale » par un collectif d’aide aux Roms
Pour l’antenne locale de l’association Romeurope, un collectif qui entend défendre « les droits des personnes originaires d’Europe de l’Est, Roms ou présumées Roms, vivant en bidonville, squat ou autres lieux de survie en France », l’action engagée « sans préavis » par la municipalité à laquelle appartient le terrain est jugée « brutale ».
« Nous souhaitons que les maires nous laissent faire notre travail d’accompagnement, c’est impossible de le faire correctement si les camps sont constamment évacués ou sous le coup d’une évacuation », déclare un membre du collectif.
Il estime ainsi que les campements des Roms ne devraient pas être évacués « pendant deux ou trois ans », et ce malgré le fait que les terrains investis l’aient été en toute illégalité.
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