Sans emploi depuis qu’il a été licencié de son poste de serveur en 2016, Jean-Michel a fini par se retrouver à la rue l’été dernier après avoir été chassé par ses colocataires.
Sans domicile fixe depuis le mois d’août, Jean-Michel n’avait jamais imaginé se retrouver dans cette situation. « J’avais une vie bien remplie et j’ai toujours travaillé depuis mes 16 ans », a-t-il expliqué dans les colonnes de 20 minutes.
Licencié de son poste de serveur en 2016 après que son patron a décidé de vendre son restaurant, Jean-Michel connaît alors une véritable descente aux enfers.
« J’ai recherché du boulot, mais on me trouvait trop vieux pour m’embaucher », confie le sexagénaire. Au chômage, il finit par toucher le RSA et vit en colocation.
« Mais un jour, mes colocataires m’ont viré de l’appartement et comme mon nom ne figurait pas sur le bail, je ne pouvais pas me battre », souligne le sexagénaire.
« J’ai dormi au parc Robinson d’Asnières pendant plusieurs mois. Mais quand il a commencé à faire froid, j’ai décidé de squatter un immeuble en construction à Clichy. Les ouvriers qui travaillaient là me laissaient faire, car ils voyaient bien que je n’étais pas le clodo avec sa bouteille », ajoute-t-il.
Un abri de fortune dont Jean-Michel se contente jusqu’au jour où il est agressé par trois autres sans-abri pendant la nuit : « J’ai eu peur pour ma vie. Les policiers m’ont dissuadé de porter plainte. Les SDF, ils peuvent crever. On est carrément hors société. »
En plein désarroi, le sexagénaire se met alors à ressasser des idées noires : « Y a de quoi péter les plombs. J’ai souvent eu envie de me jeter du pont d’Asnières pour ne plus avoir d’ennui. »
« Je suis un battant. Et quand on se retrouve à la rue à 60 ans, on n’a plus envie de vivre. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? »
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L’espoir d’une place dans un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale
Une assistante sociale et des travailleurs sociaux de la Boutique solidarité de la Fondation Abbé Pierre de Gennevilliers finissent par lui venir en aide.
« Ils m’ont trouvé une place en centre d’hébergement d’urgence. C’est mieux que rien. Et je viens tous les matins à la Boutique solidarité pour faire ma toilette, laver mon linge, prendre un repas chaud », observe Jean-Michel.
« Quand on n’a pas de toit, ce n’est pas évident de savoir vers qui se tourner. Et je n’ai plus de famille », précise l’ancien serveur. Si certains de ses amis se sont détournés de lui, d’autres ne sont pas vraiment au courant des épreuves qu’il traverse. Honteux de sa situation, Jean-Michel ne parle en effet de son sort qu’à demi-mot.
« Mais j’ai quand même encore un couple d’amis qui m’aide parfois. À Noël, ils m’ont envoyé 250 euros. Mais il n’est pas question de leur demander de m’héberger, ils ont leur vie. J’ai aussi une amie à laquelle je rends des services et qui me soutient comme elle peut », indique Jean-Michel.
Les membres de la Fondation Abbé Pierre le soutiennent également dans ses démarches et tentent de lui faire obtenir une place dans un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) – un établissement social destiné à accueillir, soutenir et accompagner des personnes en situation d’exclusion – d’ici le mois d’avril.
Jean-Michel préfère toutefois ne pas trop y compter pour le moment. « J’ai trop peur d’être déçu », explique-t-il.
Si une place se libérait dans un CHRS, il devrait participer aux frais d’hébergement et d’entretien chaque moi.
Une perspective qui n’effraie pas le sexagénaire : « C’est très bien, même si je devais y laisser la moitié de mon RSA. Car je ne veux pas profiter du système, ce n’est pas mon style. »
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