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Hauts-de-Seine : un employé de maison soupçonné d’avoir empoisonné ses patrons pendant des années

juin 13, 2019 18:48, Last Updated: juillet 12, 2019 20:32
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Soupçonné d’avoir administré secrètement des médicaments à ses patrons, un employé de maison d’origine sri-lankaise a été arrêté et placé en garde à vue fin mai.

Fin 2018, un couple neuilléen d’une soixantaine d’années qui soupçonnait son employé de maison de lui administrer des substances toxiques a déposé plainte. Souffrant de « malaises et de pertes de mémoire importantes », la femme du couple a commencé à avoir des doutes lorsqu’elle s’est aperçue que les maux qui l’accablaient se manifestaient seulement le week-end, en présence de l’homme de maison.

Son mari a fini par faire le rapprochement avec les symptômes que présentait sa première épouse. Retrouvée morte dans son bain en avril 2010, cette dernière souffrait d’absences, de pertes de connaissance et prononçait parfois des discours incohérents relate Le Parisien. L’autopsie de la défunte avait révélé la présence de somnifères dans son organisme.

« Une soumission chimique au long terme »

Les soupçons du couple parurent suffisamment crédibles pour que le parquet de Nanterre décidât d’ouvrir une enquête préliminaire, confiant les investigations à la Police judiciaire (PJ) des Hauts-de-Seine.

Des examens toxicologiques poussés permettant de remonter jusqu’à 2015 révélèrent alors la présence de Zolpidem dans leur organisme : une molécule qui entre dans la composition d’un puissant somnifère apparenté aux benzodiazépines – et ce, en l’absence de « toute prescription médicale », souligne le quotidien francilien. Ces résultats permirent aux enquêteurs « de conclure à une soumission chimique au long terme de ces deux plaignants », indique le parquet de Nanterre.

La PJ des Hauts-de-Seine entre alors en contact avec trois autres employeurs de l’homme de maison, « des couples d’une soixantaine d’années et des personnes âgées voire vulnérables de 80 ans environ ». Selon Le Parisien, toutes ces personnes ont assuré souffrir de symptômes similaires à ceux décrits par l’épouse du couple neuilléen ayant déposé plainte. Si de nouvelles analyses toxicologiques ont été prescrites, leurs résultats ne sont pas encore connus expliquent les journalistes du quotidien.

D’autres victimes potentielles

Appréhendé le 21 mai, l’employé de maison a été placé en garde à vue avant d’être mis en examen pour « administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « administration de substances nuisibles ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieur à huit jours ». Il a été écroué dans l’attente de son procès.

Lors de sa garde à vue, le prévenu – marié et père de deux enfants – aurait reconnu le vol de médicaments à l’un de ses patrons. Il les aurait par la suite discrètement administrés à d’autres personnes qui l’employaient – parfois sans le déclarer selon l’AFP – au cours de leurs repas, en mélangeant de faibles doses à de la nourriture .

Les enquêteurs ignorent pour l’instant les motivations du suspect et cherchent à identifier d’autres victimes potentielles. « On peut imaginer que depuis 2010, il y a eu beaucoup d’autres employeurs », souligne la responsable de la PJ des Hauts-de-Seine.

S’il a admis avoir administré des substances toxiques à deux victimes présumées, l’employé de maison a toutefois catégoriquement nié être à l’origine du décès de la première épouse du plaignant.

Arrivé en France en 1982, il s’occupait de menus travaux chez des retraités ou des personnes âgées, de l’entretien de leur domicile à la préparation des repas. Selon la PJ des Hauts-de-Seine, il jouissait de « la confiance » de ses clients qui « se le recommandaient » par « bouche-à-oreille ».

Conseil du prévenu, Maître Laurence Roche rappelle pour sa part que son client « est présumé innocent », avant de souligner qu’il « n’a pas de passé judiciaire ». « Il n’y a pas d’élément intentionnel. Nous sommes au tout début de la procédure », conclut l’avocate.

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