À la suite du décès de la petite Amandine, survenue en août 2020 à Montblanc (Hérault), l’enquête révèle les mauvais traitements infligés par sa propre mère, Sandrine.
Lorsque les secours sont intervenus, le 6 août 2020, Amandine, 13 ans, était décédée, victime de maltraitance. Les enquêteurs se sont penchés sur la mère de l’enfant et ont effectivement mis en lumière les dessous de cette sombre affaire, ainsi que le relate Marianne.
« Cette gamine, je ne la supporterai pas »
La mère d’Amandine avait alerté les secours, ce 6 août 2020, en expliquant que sa fille s’était « étouffée avec une compote avant de vomir et de s’effondrer ». Mais en découvrant le corps couvert d’hématomes, décharné et édentée de la jeune fille, le médecin du Smur avait vite compris qu’il n’en était rien et avait demandé qu’une autopsie soit pratiquée sur le corps. Les résultats avaient révélé qu’en réalité, Amandine était morte de faim, ne pesant plus que 28 kg pour 1,45 mètres.
Le procureur de la république de Béziers avait alors ouvert une enquête, chargeant la gendarmerie de Pézenas de s’en occuper. Il s’avère que la mère, qui s’était installée dans la commune de Montblanc avec son nouveau conjoint en 2016, était « tyrannique », ainsi que l’avaient qualifiée deux de ses cinq enfants. Ces derniers se sont d’ailleurs réfugiés à l’étranger pour fuir la violence de cette mère.
Amandine étant née alors que sa Sandrine était en pleine séparation, elle aurait dit à la naissance de la petite : « Cette gamine, je ne la supporterai pas. » Depuis sa plus tendre enfance et tout au long de sa courte vie, Amandine avait fait l’objet d’un rejet sans nom et d’actes de cruauté de la part de sa mère, cachant bien son jeu auprès des habitants de la commune. Sandrine passait en effet pour une mère ayant vécu avec des conjoints violents, usant de mensonge et faisant passer Amandine pour une enfant malade et dont le caractère était impossible.
La mère d’Amandine cachait très bien son jeu
En 2014, une enseignante avait pourtant fait un signalement pour maltraitance auprès de la justice en voyant les hématomes et l’état préoccupant de la petite. Mais l’affaire avait été classée sans suite par le procureur, malgré les révélations de la fillette quant à la maltraitance qu’elle subissait. Seul un accompagnement social avait alors été mis en place, précise le magazine Marianne.
Sandrine cachait si bien son jeu qu’elle trouvait toujours un prétexte lorsqu’on lui demandait pourquoi sa fille était si maigre et d’où provenaient ses hématomes. Elle évoquait alors une leucémie ou les restes d’une scarlatine, ajoutant même qu’Amandine était menteuse et cherchait à attirer l’attention sur elle. La mère de famille s’était également attirée la sympathie des assistantes sociales en montrant une maison bien tenue et des enfants très polis.
Après l’internat, Amandine est obligée de retourner vivre chez elle lors du confinement
Le drame est arrivé en même temps que la pandémie. Juste avant, la vie d’Amandine avait connu une courte accalmie, ayant été mise en pension. Mais le confinement a obligé l’adolescente à retourner chez elle et les mauvais traitements infligés par sa mère ont recommencé de plus belle. Les gendarmes ont en effet retrouvé, sur le téléphone portable de Sandrine et de son compagnon, une application de vidéosurveillance. Les images montraient Amandine enfermée jour et nuit, nue, dans un cagibi, contrainte de recopier des lignes en guise de punition.
Sandrine et son compagnon ont été interpellés en mai 2021 puis mis en examens et incarcérés pour « privation de soins et d’alimentation, ayant entraîné la mort ». Cette qualification pourrait évoluer en « tortures et actes de barbarie », précise l’hebdomadaire. Depuis, ils ont chacun demandé à être remis en liberté, mais la justice a refusé. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.
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