Isabelle Julien a fermé son bar-snack samedi dernier pour dénoncer l’obligation d’exiger le passe sanitaire à ses clients. Avec une grande partie de sa clientèle réfractaire aux vaccins, son commerce de Lodève dans l’Hérault a enregistré des pertes financières de plus de 80 % depuis l’instauration de la mesure.
La commerçante affirme que le passe sanitaire va au-delà de ses valeurs, de ses compétences et des fonctions de son métier. Après avoir publié sur les réseaux sociaux les raisons entourant son geste, plus de 80 000 personnes ont vu sa publication en trois jours, rapporte France 3.
Âgée de 38 ans, celle qui a ouvert son établissement il y a 5 ans connaît la plupart de ses clients depuis longtemps. « Je suis native de Lodève. Il y a des gens qui m’ont vue grandir. Je ne me vois pas leur demander leur passe », explique-t-elle. « Leur refuser un café, c’est discriminatoire », juge-t-elle.
Un cercueil noir à l’entrée du bar-snack Chez Isa
En face de la halle Dardé à Lodève, on aperçoit un petit cercueil à l’entrée du commerce d’Isabelle sur lequel on peut lire : « Le passe m’a tué. » Pour la trentenaire, c’est une action pleinement réfléchie pour s’opposer au contrôle du passe sanitaire. « Nous ne sommes pas des anti-vaccins, mais qui sommes-nous pour scanner les gens ? » interroge-t-elle.
Elle a donc décidé de fermer son commerce du 21 août jusqu’à début septembre, le temps de prendre une décision à plus long terme.
En signe de soutien à la fermeture temporaire de son restaurant, plusieurs autres commerçants ont allumé des bougies qu’ils ont déposées autour du cercueil.
D’autres commerçants de Lodève la suivent
Certains ont aussi fermé temporairement leurs portes. « D’un point de vue éthique, le contrôle du passe nous dérange », ont expliqué les gérants du café La Muse’Broc. « Nous ne sommes pas anti vaccin ou anti passe sanitaire. Ce n’est pas notre fonction de vérifier si nos clients sont en règle ou non. »
Le contrôle du passe sanitaire est aussi compliqué pour d’autres sortes d’établissements de la ville de Lodève, qui compte 7 500 habitants. Par exemple, le centre socioculturel a annulé ses activités estivales, selon Midi libre. « Contrôler, c’est compliqué », remarque Avril Girard, de l’équipe du centre. « Et contre nos principes d’accueil et nos valeurs. On reçoit tout le monde, sans discrimination. »
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