Sept membres de l’opposition prodémocratie hongkongaise ont été arrêtés dimanche pour leur implication dans des heurts survenus en mai au Conseil législatif (LegCo), le parlement local, au moment où l’ex-colonie britannique est l’objet d’une reprise en main musclée par Pékin.
Les sept, parmi lesquels figurent quatre députés, ont été arrêtés pour « outrage » et « obstruction » au travail des membres du LegCo, a précisé la police.
Seule la moitié des membres de cette chambre sont élus au suffrage universel, les autres étant désignés selon un système juridique complexe qui assure systématiquement la majorité au bloc pro-Pékin.
Les heurts sont fréquents au LegCo, l’opposition prodémocratie usant largement de ses quelques pouvoirs juridiques pour faire de l’obstruction et tenter d’empêcher le vote de textes auxquels elle s’oppose.
Désignation d’un nouveau leader
Le 8 mai, les échauffourées s’étaient cristallisées autour de la direction du Comité de la chambre (House committee) dont le rôle est de passer en revue les projets de loi avant qu’ils ne soient examinés.
Ce comité n’avait alors plus de leader depuis octobre 2019 et les élus prodémocraties étaient pendant des mois parvenus à empêcher la désignation d’un nouveau leader.
Cette après-midi là, l’une des pro-Pékin, Starry Lee, s’était installée dans le fauteuil de leader en s’abritant derrière une analyse juridique rédigée par des avocats du gouvernement allant dans son sens.
Mais des élus de l’opposition, mettant en avant leurs propres arguments juridiques, l’avaient accusée de violer la loi.
JUST IN: Hong Kong police arrest 7 democrats in connection with chaos during May legislative meeting https://t.co/psXAYWF2fn @ChuHoiDick @ray_slowbeat pic.twitter.com/s7zRhBekaZ
— Hong Kong Free Press HKFP (@hkfp) November 1, 2020
Le chaos s’était ensuite emparé de la chambre. Des agents de sécurité et des élus pro-Pékin s’étaient rangés autour de Mme Lee alors que les prodémocraties tentaient d’imposer leur propre candidat au poste. L’un avait même essayé d’escalader un mur pour arriver à la tribune.
Des agents de sécurité ont alors évacué de force plusieurs élus prodémocraties, tandis que les parlementaires rivaux arboraient des pancartes et filmaient avec leurs téléphones et retransmettaient en direct cette confusion avec leurs réseaux sociaux.
Loi sur la sécurité nationale
Dimanche, la police s’en est prise exclusivement aux prodémocraties, dans la dernière offensive en date contre l’opposition au pouvoir central chinois.
Le suffrage universel est une demande cruciale du camp prodémocraties, qui a été au cœur des mobilisations de 2014 et 2019.
Hong Kong police have arrested seven people over scuffles that broke out in the city’s legislature earlier this year during a faceoff between pro-democracy and pro-Beijing lawmakers. https://t.co/pXf2SmyPqs
— The Associated Press (@AP) November 1, 2020
L’ex-colonie britannique a connu de juin à décembre 2019 sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations souvent violentes pour dénoncer des ingérences de plus en plus fortes de Pékin dans les affaires de sa région semi-autonome.
L’épidémie de coronavirus a contribué à réduire la contestation dans la rue, mais le ressentiment d’une partie de la population n’a pas disparu.
Et en réponse à l’agitation de l’an passé, Pékin a imposé fin juin à Hong Kong, en court-circuitant le LegCo, une loi drastique sur la sécurité nationale qui donne aux autorités de nouveaux pouvoirs pour réprimer quatre types de crimes contre la sécurité de l’Etat: la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec des forces extérieures.
Plus de 10.000 personnes ont été arrêtées à Hong Kong depuis juin 2019 et les tribunaux croulent sous le nombre d’affaires à juger.
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