Dimanche, sur l’esplanade des Mosquées, haut lieu de tension à Jérusalem, des affrontements entre policiers israéliens et fidèles ont fait des dizaines de blessés palestiniens, jour d’importantes commémorations juives et musulmanes.
Au premier jour de l’Aïd al-Adha et après la prière à la mosquée Al-Aqsa, située au milieu de l’esplanade, des centaines de Palestiniens ont commencé à scander en arabe « Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Al-Aqsa ».
Selon 20 minutes, des témoins ont vu des policiers postés sur le toit qui ont brisé les vitres, pour y tirer des grenades lacrymogènes et assourdissantes. « Les commandos spéciaux sont entrés jusqu’au pied de la chaire où l’imam prononce le sermon », a déclaré Mahmoud Abou Atta, un militant en contact avec les musulmans qui se trouvaient à l’intérieur.
Alors que les affrontements se poursuivaient, et sous des colonnes de fumées provoquées par les tirs, plusieurs groupes de visiteurs non-musulmans sont entrés par la porte des Maghrébins, la seule réservée aux non-musulmans, tandis que toutes les autres portes étaient fermées par la police israélienne.
La police israélienne a expliqué que « des manifestants masqués » s’étaient barricadés dans la nuit dans la mosquée avec l’intention de perturber l’arrivée des visiteurs juifs, et qu’ils avaient lancé « des pierres et des pétards vers les policiers ».
Des policiers déployés en nombre autour de l’esplanade ont pourchassé les manifestants et plusieurs journalistes ont été brutalisés, dont un photographe de l’agence France Presse (AFP).
Les musulmans croient que le site « est à eux mais il est à nous ! », a affirmé une jeune femme juive, Sophia Gehula Cohen, entrée sur le site. « Ça fait 2 000 ans qu’on attend pour être ici et le jour (anniversaire) où le Temple est détruit, on nous dit de ne pas entrer, c’est grave ! »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré avoir décidé à l’avance d’autoriser les juifs à y entrer « en consultation avec les corps de sécurité ».
« La question n’était pas de savoir s’ils pourraient y aller mais de trouver la meilleure manière de le faire pour (assurer) la sécurité publique et c’est ce que nous avons fait », a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur Whatsapp.
Des policiers déployés en nombre autour de l’esplanade ont pourchassé les manifestants et plusieurs journalistes ont été brutalisés, dont un photographe de l’agence France Presse (AFP).
Si l’entrée de l’esplanade des Mosquées est contrôlée par Israël, l’administration des lieux demeure la prérogative du Waqf, une fondation musulmane sous contrôle jordanien. « C’est la première fois qu’ils évacuent tous les gardes », a indiqué Firas al-Dibs, porte-parole du Waqf. « Le directeur de la mosquée Al-Aqsa, Omar Kaswani, a été blessé et arrêté », a-t-il confirmé.
La Jordanie et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont dénoncé « l’agression » contre l’esplanade des Mosquées par les forces israéliennes, aussi blâmées par le secrétaire général de la Ligue arabe qui a appelé la communauté internationale à calmer le jeu pour éviter « une bataille religieuse dans la ville sainte de Jérusalem ».
Nickolay Mladenov, émissaire spécial de l’ONU pour le Proche-Orient a appelé dans un communiqué les deux parties à « faire preuve de retenue et respecter le caractère sacré de lieu ».
L’esplanade est le troisième lieu saint de l’islam et le site le plus sacré pour les juifs car considéré comme le lieu de leurs deux Temples, dont Ticha Beav commémore la destruction, par les Babyloniens en 587 avant J.C. puis par les Romains en l’an 70.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.