L’hippodrome de Vincennes va vivre à l’heure américaine dimanche avec la plus grande course de trot attelé du monde, le Prix d’Amérique, qui opposera 18 trotteurs, dont le tenant du titre, le cheval français Hooker Berry.
Après six mois de compétition et six courses qualificatives, les champions vont batailler sur le parcours classique de 2 700 mètres lors de cette 103e édition.
Endurance, vitesse, maniabilité et un soupçon de chance: telle est la recette pour décrocher le Graal du trot. Le gagnant devra aussi bénéficier d’un parcours limpide pour empocher les 450 000 euros promis au vainqueur sur le million d’allocation totale.
Hooker Berry défendra son titre
Le bel alezan Hooker Berry défendra son titre, associé cette année à Nicolas Bazire. Son père, l’entraîneur et pilote, Jean-Michel Bazire, regardera la course depuis les vestiaires.
« Le cheval possède beaucoup de vitesse, il est dur, brave, vraiment sympa! » a confié à l’AFP Nicolas Bazire, 23 ans. « Je vais essayer d’être le plus près de la tête pour qu’il fasse le minimum d’efforts et place ensuite sa pointe de vitesse » a-t-il ajouté. Il a remporté l’épreuve reine du trot avec Davidson du Pont en 2022.
Idao de Tillard va défendre sa chance
Thierry Duvaldestin a entraîné le légendaire Ready Cash, double lauréat du Prix d’Amérique (2011 et 2012), mort en 2023. Il était un des meilleurs étalons du monde. Il présente Idao de Tillard, collectionneur de victoires au plus haut niveau, qui partira favori avec Clément Duvaldestin, son fils, aux commandes. Disqualifié l’an dernier, il aura soif de revanche.
« Idao a eu un contre-temps dans sa préparation mais il court bien sur sa fraîcheur. Il va défendre sa chance », affirme Clément Duvaldestin. « Il a fait un travail lundi avec des accélérations. Il est agile, facile à mener, très rapide », a-t-il raconté « confiant ».
On retrouve le vrai Gu d’Héripré
Le Français Gu d’Héripré et l’italienne Ampia Mede SM, les deux fers de lance de l’entraîneur français Fabrice Souloy devraient eux aussi en découdre. Gu d’Héripré, 3e du Prix d’Amérique en 2021, a ensuite été stoppé dans sa carrière par des ennuis de santé. « Cette année, on a retrouvé le vrai Gu d’Héripré », s’est réjoui son pilote François Lagadeuc lors d’une conférence de presse.
« Monsieur Amérique »
Confiée à Franck Nivard, « Monsieur Amérique », fort de cinq succès, Ampia Mede SM, a manqué de peu la triple couronne l’an dernier. Après sa deuxième place dans le Prix d’Amérique, elle a ensuite remporté le Prix de France et le Prix de Paris. De la revanche dans l’air.
Joviality, Izoard Védaquais, Aetos Kronos…
La championne suédoise Joviality, deuxième de l’Hambletonian aux Etats-Unis en 2022 et lauréate du Derby dans son pays en 2023, peut ramener le célèbre trophée en Suède.
Lors de ses débuts en France, elle a fini 10e dans le Critérium Continental et 2e dans le Prix de Croix. Son atout: Björn Goop à son sulky. Agé de 47 ans, c’est le driver le plus capé de l’histoire des courses suédoises. Il a déjà conquis l’Amérique avec le suédois Readly Express (2018) et le français Face Time Bourbon (2020, 2021).
Izoard Védaquais, le dur à cuire au physique hors norme, piloté par Benjamin Rochard, dans l’écurie du maître entraîneur Philippe Allaire, a fait le podium dans trois courses préparatoires, dont une victoire dans le Prix de Belgique.
Le Suédois Aetos Kronos drivé par Örjan Kihlström, surnommé « l’homme de glace » en France, Hussard du Landret, Hokkaïdo Jiel ou encore Hohneck, auteur de nombreux titres à l’étranger mais en mal d’un très grand titre en France, peuvent redistribuer les cartes.
En Europe, plus de 50 400 courses au trot sont organisées dans 21 pays, notamment en Italie, Belgique, Suède, Norvège ou Allemagne. Une place dans l’Amérique ouvre les portes des haras aux étalons et poulinières. Le cheptel trotteur en Europe se compose d’environ 200 000 chevaux, dont 33 800 poulinières (en 2018), qui ont été saillies par 2 567 étalons pour produire 22 900 trotteurs, selon l’Union européenne du trot.
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