François de Rugy, accusé de dépenses fastueuses et d’occuper indûment un logement à loyer encadré, a assuré vendredi qu’il ne démissionnerait pas. Pourtant la presse samedi ne se demande pas s’il va partir, mais quand.
« Les soutiens de Rugy se dissolvent dans le champagne », estiment Laure Bretton et Mathilde Bienvenu de Libération, qui rapporte que « ce n’est pas encore le lâchage général, mais on est très loin d’un soutien sans faille. »
Toujours dans Libération, Laurent Joffrin trouve que « se faire servir du homard (qu’il n’aime pas, dit-il) à l’heure des téléphones mobiles qui sont autant d’yeux indiscrets (…), c’est une faute politique autant qu’une faute de goût ». Et il avance que s’il « a confondu argent public et argent privé, alors qu’il s’en défend, son sort est scellé ».
Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées) ne voit qu’une solution : « annoncer de lui même sa démission », faisant ainsi « prévaloir une cause collective sur un sort individuel ». Rappelant son « itinéraire politique assez sinueux », l’éditorialiste assure sans avoir l’air d’y croire qu’avec une démission « il surprendrait au meilleur sens du terme ».
Les éditorialistes sont nombreux, tel Gilles Grandpierre de L’Union, à évoquer les « atermoiements de son parcours politique, passé de Lalonde à Macron via Duflot, avant-hier écolo pur sucre, hier prétendant à la primaire de gauche, aujourd’hui ministre d’un président de centre droit« , qui expliquerait que le ministre offre « un profil idéal aux « coupeurs de tête » ».
Dans La Charente libre, Dominique Garraud décrit un « transfuge Vert » devenu « N°2 du gouvernement Philippe, sans charisme ni grande influence » et suppose qu’Emmanuel « Macron attend peut-être les lendemains du 14 juillet pour jauger la nuisance du feuilleton Rugy et décider d’y mettre fin ».
« Qu’il reste en poste ou le quitte à plus ou moins brève échéance, François de Rugy est déjà aujourd’hui, dans les faits, un « ex-ministre », ayant perdu toute crédibilité et pas mal de son honneur. Bref, politiquement cramé », assène Daniel Muraz du Courrier Picard.
Dans Le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet fait chorus et pense que « François de Rugy n’est plus en situation de défendre l’environnement ». Et les élus LREM redoutent que leurs électeurs leur parlent « plutôt de la température de cuisson des homards que du réchauffement climatique ».
« Dans des démocraties voisines, l’édile aurait spontanément démissionné », affirme Frédéric Barillé du Maine libre en jugeant que « les révélations en cascade et l’insistance à s’accrocher mettent François de Rugy dans la posture d’un encombrant convive ».
« Le ministre, très affaibli, devra sans doute assez vite céder sa place, même s’il parvient à justifier les dépenses qu’il a engagées, ou à rembourser les sommes incriminées après inspection », estime également Michel Bassi de L’Éclair des Pyrénées.
« Sauf miracle, on le voit mal remonter à la surface et exercer sereinement ses fonctions dans les prochaines semaines », prédit Benoît Gaudibert de L’Est Républicain, et ce d’autant plus qu’ « au sein de la majorité, les soutiens se comptent sur les poils d’une pince. La politique est parfois un vrai panier de crabes », ironise-t-il.
« Au fond, François de Rugy est bien la cible idéale pour passer l’été. Politiquement, il n’a ni amis, ni troupes. Il ne représente que lui-même et n’existe que par la volonté d’Emmanuel Macron », analyse Jean Levallois de La Presse de la Manche.
D. S avec AFP
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