Dans un grand recueillement, une foule de policiers et d’Avignonnais s’est rassemblée dimanche 9 mai devant l’hôtel de police de la ville en hommage à Eric Masson, brigadier âgé de 36 ans, tué mercredi lors d’une intervention contre un point de trafic de drogue.
Beaucoup de policiers, en civil dont certains avec leur brassard orange, mais aussi des habitants, font la queue sur plusieurs dizaines de mètres pour déposer une fleur ou laisser un mot sur les registres de condoléances déjà bien fournis. Des applaudissement pour la police et une Marseillaise résonnent de temps à autre.
Dans la foule, une dame qui préfère taire son nom a du mal à cacher ses larmes. « Mon fils était avec lui, il lui a tenu la main quand il mourait. Il est dévasté. Moi je ressens une colère immense contre ce système. Pourquoi tant de haine ? », confie la mère d’un des brigadiers de l’équipe d’Eric Masson.
Visé au thorax et à l’abdomen
Appelés mercredi sur un point de trafic de drogue bien connu, dans le centre historique d’Avignon, les policiers de la brigade d’intervention départementale Vaucluse-Gard, en civil, dont Eric Masson, avaient procédé au contrôle d’une cliente « de ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants », selon le procureur Philippe Guémas.
Alors que la femme venait d’être arrêtée par les deux policiers, « deux individus s’avançaient (…) et l’un des deux, porteur d’une sacoche en bandoulière, (leur) demandait ce qu’ils faisaient là », a expliqué M. Guémas : « Eric Masson déclinait sa qualité de policier et l’individu sortait une arme de poing et faisait feu à deux reprises, l’atteignant au thorax et à l’abdomen ». Le policier est décédé sur place. L’auteur présumé des tirs a pris la fuite « en trottinette ».
« Nous ne sommes pas des guerriers mais des gardiens de la paix »
« Nous ne sommes pas des guerriers mais des gardiens de la paix », insiste Bruno Bartoccetti, secrétaire régional du syndicat Unité SGP, qui espère des mesures plus fermes contre « des dealers qui aujourd’hui sont armés ». « Il faut donner à la justice les moyens de sanctionner », ajoute-t-il.
Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance police nationale, réclame lui « des peines incompressibles pour chaque catégorie d’infractions ».
« La lutte contre les trafics de stupéfiants, partout sur le territoire national, s’apparente à une guerre. Cette guerre, nous la menons grâce à des soldats, (…) les policiers et les gendarmes de France. Aujourd’hui, un de ces soldats est mort en héros », avait déclaré mercredi M. Darmanin.
Sur les marches du commissariat, situé juste à l’extérieur des remparts de la ville, et sur le large boulevard adjacent, 5000 personnes, selon la police, ont observé une minute de silence à l’appel des syndicats de la profession, face au portrait du père de famille mort en service.
L’ensemble des syndicats de police ont appelé à une « marche citoyenne » le 19 mai à Paris.
Un hommage national lui sera rendu mardi à 15H00 à la préfecture de Vaucluse. La cérémonie sera présidée par le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sera présent.
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