Des films ont été tournés, des livres ont été écrits et des légendes ont été racontées à propos d’humains vivant au cœur de la jungle, comme Tarzan. Ils n’avaient que peu ou pas de contact avec d’autres êtres humains ou avec la société moderne et ce, pendant des décennies.
Peu d’entre nous auront la chance de rencontrer un vrai Tarzan. Toutefois, l’un d’eux a émergé récemment de la jungle du Vietnam. Et il a partagé son expériences de survie avec le monde entier, avant de s’aventurer lui-même dans le monde extérieur, découvrir de nouveaux endroits et en faire l’expérience.
En 2013, Ho Van Lang, alors âgé d’une quarantaine d’années, et son père ont été retrouvés par l’armée vietnamienne au fin fond de la jungle, où ils vivaient depuis quatre décennies, et ils ont été ramenés à la civilisation. Élevé dans la jungle depuis qu’il était bébé, Ho Van Lang a acquis des compétences de survie que certains qualifieraient de « surhumaines », ce qui lui a valu le surnom de « Tarzan des temps modernes ».
Son père, Ho Van Thanh, s’est enfui avec son fils dans la jungle en 1972, pendant la guerre du Vietnam, alors qu’il servait dans l’armée. Sa maison a été décimée par une bombe, tuant sa famille. Pas une seule fois ils n’ont regardé en arrière. Ils se sont seulement enfoncés plus profondément dans la forêt, à mesure que les humains se rapprochaient.
Les exploits de Lang dans la nature ont été révélés et documentés sur vidéo en 2015, lorsque le guide touristique espagnol Alvaro Cerez, âgé de 40 ans, est parti à la rencontre du véritable Tarzan, avec l’espoir d’apprendre de lui quelques techniques de survie. À l’époque, Lang vivait dans un village et réintégrer la société était pour lui un défi – les conventions sociales lui étaient complètement étrangères.
Alvaro Cerez se souvient de l’aventure commune qui s’en est ensuivie, alors que chacun découvrait le monde merveilleux de l’autre les yeux grands ouverts. Il a partagé son expérience avec Epoch Times.
« La connexion entre nous a été immédiate parce que Lang n’avait jamais imaginé que quelqu’un pourrait admirer ses capacités de survie. Il était donc fier de me les montrer toutes », déclare Alvaro Cerez. « Il était tellement excité qu’il a décidé de m’emmener au fin fond de la jungle et de me montrer l’endroit où il avait vécu toute sa vie.
« Nous avons passé une semaine à vivre dans sa maison dans la jungle, de la même manière qu’il l’a fait au cours des quatre dernières décennies. »
Au coeur de la jungle vietnamienne, Lang a montré à Alvaro comment faire des choses qui étaient impensables pour le guide.
« C’était un petit enfant avec les compétences d’un surhomme », dit-il. « Lorsque nous vivions ensemble dans la jungle, il pouvait faire en quelques secondes des choses qui m’aurait pris des heures à réaliser. Grimper aux arbres, fabriquer des outils, chasser, etc. (…) C’était beaucoup plus rapide de lui demander de le faire pour moi.
« C’était comme avoir son propre super-héros. »
Alvaro a réalisé quel être humain « fascinant » et « attachant » il avait découvert en Lang et a ajusté sa perspective pendant leur excursion.
« Il était extrêmement gentil », a déclaré Alvaro. « Fasciné par sa personnalité, la ‘survie’ est passée au second plan. J’ai décidé de me détendre et de profiter de la présence de ce bel être humain. »
La nourriture était abondante dans la jungle et Lang s’en procurait assez facilement. Il installait des pièges pour attraper les rats, trouvait ingénieusement des chauves-souris cachées dans des pousses de bambou et allumait des feux pour cuisiner avec aussi peu qu’une pierre, de l’amadou et un morceau de ferraille.
Son père et lui avaient fabriqué des outils à partir de résidus de bombes explosées qu’ils avaient trouvées dans la jungle, et qu’ils utilisaient pour couper des arbres. Ils fabriquaient des vêtements en feuilles de bananier et vivaient dans une hutte. Mais le père de Lang avait très peu appris à son fils sur le monde extérieur. « Il ne savait même pas que les femmes existaient », dit Alvaro. « La seule chose qu’il connaissait du monde extérieur était les avions qu’il voyait parfois passer dans le ciel.
« Son père lui a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’oiseaux, mais d’objets creux contenant des humains à l’intérieur. »
Lang était fasciné par cela.
Cette vie a changé en 2013 lorsque le frère de Lang, Ho Van Tri (qui vit dans la civilisation), les a fait ramener. C’est alors que Lang a fait l’expérience d’être conduit dans un camion pour la première fois, ce qu’il a beaucoup apprécié.
Après leur aventure dans la jungle, Alvaro a fait un autre voyage avec Lang en 2018, après la mort de son père fin 2017.
« Son père était sa seule compagnie et son seul lien avec le monde humain pendant la période où ils étaient isolés dans la jungle », explique le guide. « J’ai réalisé qu’il était temps d’aider Lang à se retirer un peu du village où il vivait depuis 2013. »
« Lang était assez curieux de savoir comment était la mer. Mais surtout, il voulait voler. »
Alvaro Cerez, originaire d’Espagne, guide des touristes sur des îles désertes dans le cadre d’escapades tropicales. Il a proposé d’emmener Lang sur l’une des îles où il voyage.
« Pendant le long voyage vers l’île déserte, Lang a découvert beaucoup de nouvelles choses, comme voir une grande ville de loin depuis un hôtel où nous avions passé la nuit près de l’aéroport », a déclaré Alvaro.
« Nous avons évité à tout prix de marcher dans les rues animées lorsque nous étions en ville. J’ai toujours eu peur que l’impact émotionnel de se retrouver dans une foule soit trop fort pour Lang. »
Le lendemain, Lang « a sauté dans l’avion avec enthousiasme » et a enfin vu le monde d’en haut, déclare Cerez, ajoutant qu’il observait les nuages et les hélices avec intérêt. « Il ne pouvait pas comprendre comment un objet aussi massif pouvait se déplacer alors qu’il était suspendu dans les airs. »
Lorsqu’ils sont enfin arrivés à la mer, Lang était stupéfait. Son père lui en avait parlé, mais il n’avait jamais vu autant d’eau s’étendant à l’horizon.
La partie du voyage que Lang a le moins appréciée est le trajet en bateau jusqu’à l’île. Un peu effrayé, il s’est accroché à des planches de bois et s’est accroupi au milieu du bateau. « Se voir entouré uniquement d’eau était une situation qu’il n’avait jamais imaginée », déclare le guide.
« Lorsque la silhouette de l’île déserte est apparue, Lang l’a regardée sans comprendre ce qu’elle était vraiment », ajoute Alvaro. « Dès que nous avons accosté, le visage de Lang s’est éclairé.
« L’endroit était rempli d’arbres, d’animaux, de nature. En d’autres mots, il était chez lui. Il a rapidement grimpé sur un cocotier et a ramené quelques noix de coco. »
Le guide a passé plusieurs jours « merveilleux » de survie sur l’île avec le véritable Tarzan – bien que la première nuit ait été quelque peu troublante pour Lang. Ce dernier croyait que l’île elle-même, comme le bateau, flottait et pouvait couler à tout moment.
« Toutes les îles qu’il voyait au loin étaient flottantes pour lui », relate Alvaro. « Parmi d’autres anecdotes, celle qui m’a le plus fait rire est celle où il s’est réveillé un matin tout assoiffé. Somnolent, a essayé d’ouvrir une noix de coco pour boire.
« N’y parvenant pas, il est allé directement boire l’eau de mer. Il a été choqué de la trouver si salée. »
Quelques mois plus tard, Lang est décédé d’un cancer du foie, le 6 septembre 2021, à l’âge de 52 ans. Récemment, des séquences vidéo inédites de leurs exploits – voler, voir l’océan pour la première fois, arriver sur une île déserte – ont été diffusées par Alvaro, captivant le monde entier.
On y montre un séjour de découvertes partagé avec un véritable Tarzan, où chacun, émerveillé comme un enfant, goûte au monde de l’autre pour la première fois.
Rejoignez-nous sur Télégram pour des informations libres et non censurées :
? t.me/Epochtimesfrance
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.