CHINE

Un homme chinois épouse une femme handicapée deux fois plus jeune que lui et la brûle vivante pour accomplir un rite funéraire populaire vieux de plusieurs siècles

février 26, 2019 9:42, Last Updated: février 26, 2019 9:42
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Un résident de la province chinoise du Shaanxi a admis avoir incendié sa maison la veille du Nouvel An lunaire, brûlant sa femme à mort afin qu’ils puissent être enterrés ensemble, conformément aux croyances populaires rurales.

Selon un rapport de police de la ville de Yulin, Zhu Liantang, 69 ans, a été arrêté pour le meurtre de son épouse, Li Chun, âgée de 35 ans, qui était une femme mentalement et physiquement handicapée.

Zhu Liantang fait toujours l’objet d’une enquête et a jusqu’à présent refusé de révéler quelles étaient ses intentions.

Le couple s’est marié en 2013 pour accomplir un rite funéraire populaire vieux de plusieurs siècles, selon Zhu Hongyun, sa fille d’un mariage antérieur.

La croyance païenne rurale du Shaanxi exige qu’une personne décédée soit enterrée avec les os d’un partenaire afin de reposer en paix. Les riches peuvent dépenser jusqu’à 13 170 € (100 000 yuans) pour acheter les restes d’un étranger. Ceux qui n’ont pas les moyens de payer ce prix sont généralement enterrés avec des poupées en papier.

Un Chinois indonésien accomplit un rituel pendant le pèlerinage au cimetière des ancêtres au Mont Kawi le 17 janvier 2014 à Malang, en Indonésie. (Robertus Pudyanto/Getty Images)

La fille de Zhu Liantang avait envisagé d’acheter des os pour le décès de son père, mais n’était pas certaine de la légalité de cette décision. Ses parents avaient divorcé il y a de nombreuses années et Zhu Liantang l’avait élevée seule.

Elle a trouvé le père de Li Chun, qui voulait que quelqu’un s’occupe de sa fille par le mariage. L’union a été arrangée et la famille de Li a reçu 357 $ (2 400 yuans) pour la mariée.

Des membres de l’ethnie Tujia se préparent à porter la dot de la mariée à la maison du marié lors d’un mariage dans le comté autonome de Qianjiang Tujia et Miao de la municipalité de Chongqing, Chine, le 2 août 2008. (Chine Photos/Getty Images)

Li Chun avait la polio, ne pouvait ni parler ni marcher, et souffrait d’un grave handicap mental. La fille et le petit-fils de Zhu s’attendaient à prendre soin de Li jusqu’à sa mort naturelle et à enterrer le mari et la femme ensemble selon la croyance populaire. Leur père avait d’autres intentions.

Des  internautes chinois se sont prononcés sur l’affaire.

« Comment la famille de la femme a-t-elle pu laisser sa femme de 30 ans épouser un homme de 65 ans ? C’est la vente d’un cadavre », a écrit un utilisateur de Weibo. « La traite des êtres humains est la traite des êtres humains. Comment une femme paralysée et handicapée intellectuellement peut-elle consentir à se marier ? »

Le mariage posthume est une coutume observée depuis plus de mille ans par certains habitants des provinces chinoises du Shaanxi, Shanxi, Gansu, Guangdong et Henan.

Une photo d’un couple est vue sur une pierre tombale pendant le festival Qing Ming, aussi connu sous le nom de Jour de nettoyage de tombeau, dans un cimetière à Pékin, le 5 avril 2018. (Greg Baker/AFP/Getty Images)

En 2009, dans une affaire similaire, un homme a été condamné à mort pour avoir tué une femme enceinte dans la province de Shaanxi et vendu son corps à la famille d’un homme décédé pour 2897 € (22 000 yuan).

D’après une compilation incomplète des jugements rendus par les tribunaux entre 2009 et 2015, il y a eu jusqu’à 34 affaires similaires impliquant 44 victimes au cours des six dernières années dans huit provinces. Qi XianSheng, un homme qui connaît bien les rites funéraires de Shaanxi, note qu’il est courant pour les personnes vivant en milieu rural de célébrer le mariage d’hommes célibataires décédés.

Qi croit que le père de Li essayait de marier sa fille handicapée dans l’espoir de lui trouver une vie meilleure parce que le gouvernement chinois n’avait « aucune intention » de leur fournir une quelconque aide.

Un homme laisse des offrandes sur la tombe d’un parent pendant le festival Chung Yeung, ou le jour du nettoyage de la tombe, dans un cimetière à Hong Kong le 17 octobre 2018. (Anthony Wallace/AFP/Getty Images)

« La sécurité sociale est déficiente et les parents craignent qu’après leur décès, il n’y ait plus personne pour s’occuper de leurs enfants. Ils voulaient trouver un foyer [pour leur fille], mais il l’a tuée pour son propre enterrement. »

« Il craint qu’après sa mort, parce qu’elle est mentalement handicapée, elle ne finisse pas par être enterrée avec lui. Donc, avant de mourir, il l’a d’abord tuée », a dit Qi.

Un fonctionnaire de l’administration locale qui a été contacté pour commenter l’évènement a nié l’existence de la coutume populaire dans la région.

Ly Thi Thi My, une mère vietnamienne posant avec une photo de sa fille, Di, disparue de chez elle à Meo Vac, un district frontalier montagneux entre la province de Ha Giang, au Vietnam, et la Chine, le 27 octobre 2018. (Nhac Nguyen/AFP/Getty Images)

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