Des législateurs américains ont demandé lundi au gouvernement de repenser les liens bancaires avec Hong Kong, invoquant son « rôle grandissant » dans le blanchiment d’argent, le contournement des sanctions et l’acheminement de technologies interdites vers la Russie.
Depuis que Pékin a imposé une loi de sécurité nationale à la ville semi-autonome chinoise en 2020, « Hong Kong est passé du statut de place financière fiable à celui d’acteur essentiel de l’axe autoritaire de la République populaire de Chine (RPC), de l’Iran, de la Russie et de la Corée du Nord », affirme la commission parlementaire américaine sur le parti communiste chinois, dans une lettre adressée à la secrétaire au Trésor Janet Yellen.
Cette commission constituée de parlementaires démocrates et républicains a appelé Mme Yellen à réévaluer les privilèges commerciaux uniques de Hong Kong, qui considèrent cette place financière comme distincte du reste de la Chine.
La loi sur la sécurité, mise en place après que d’importantes manifestations en faveur de la démocratie ont secoué la ville, « soumet de facto Hong Kong au contrôle de la RPC », ont déclaré les législateurs. « Nous devons maintenant nous demander si la politique américaine établie de longue date à l’égard de Hong Kong, en particulier de son secteur financier et bancaire, est encore appropriée », disent-ils dans leur lettre.
Sociétés écrans et « navires fantômes »
Selon les parlementaires américains, Hong Kong est devenu un acteur clé dans le contournement des sanctions notamment contre l’Iran et la Russie, via le transfert de technologies occidentales interdites vers la Russie, la création de sociétés écrans pour l’achat interdit de pétrole iranien, la facilitation du commerce de l’or d’origine russe, mais aussi la gestion de « navires fantômes » qui se livrent à des échanges commerciaux illégaux avec la Corée du Nord.
Ils citent une « récente étude » estimant que « près de 40% des biens envoyés depuis Hong Kong vers la Russie en 2023 » étaient sur les listes américaine et européenne de produits interdits, et comprenaient notamment des semi-conducteurs et autres technologies dont Moscou a besoin pour sa guerre en Ukraine.
Dissidence muselée, atteintes aux libertés et « risques nouveaux et accrus »
Après la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997, la ville s’est vu promettre une semi-autonomie, y compris l’indépendance judiciaire, pour 50 ans, dans le cadre de l’accord « Un pays, deux systèmes ».
Mais Washington a averti à plusieurs reprises que la loi sur la sécurité nationale – ainsi qu’une loi ultérieure sur la sécurité connue sous le nom d’article 23 – érodait ce pare-feu, réduisant de facto au silence la dissidence dans la ville et restreignant les libertés qui lui permettaient de fonctionner comme une place financière mondiale.
En septembre, le département d’État américain a publié un avis mettant en garde contre des « risques nouveaux et accrus » pour les entreprises opérant à Hong Kong, en raison de l’article 23.
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