Un tribunal de Hong Kong a reconnu coupables jeudi de « sédition » Chung Pui-kuen et Patrick Lam, deux anciens rédacteurs en chef du site d’information Stand News , désormais fermé, ainsi que la société éditrice du site qui couvrait de façon souvent favorable le mouvement prodémocratie de 2019.
M. Lam, n’a pu se présenter à l’audience jeudi pour des raisons de santé, mais ses avocats ont accepté que le tribunal se prononce en son absence. Plus de 100 personnes, dont des militants et des journalistes venus couvrir le procès, étaient présentes devant le tribunal jeudi. Parmi eux, Lau Yan-hin, ancien salarié de Stand News, a qualifié le procès d’« attaque généralisée » contre les médias.
Des représentants de plusieurs consulats – dont ceux des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Union européenne et de l’Australie – ont en outre assisté à l’audience. Le délit de « sédition », datant de l’époque coloniale et autrefois tombé en désuétude, est de plus en plus utilisé par la justice de Hong Kong pour réprimer la dissidence.
Tous trois inculpés pour complot en vue de publications séditieuses
Stand News, qui était autrefois le principal média en ligne de Hong Kong, avec un mélange de reportages et de commentaires critiques, a fait l’objet d’une descente de police en décembre 2021 et a vu ses actifs gelés, ce qui a entraîné sa fermeture quelques jours plus tard.
Chung Pui-kuen, 54 ans, Patrick Lam, 36 ans, et la société mère du média, Best Pencil (Hong Kong) Ltd, ont tous les trois été inculpés de complot en vue de publications séditieuses en rapport avec 17 articles et commentaires publiés entre juillet 2020 et décembre 2021
Un procès de 57 jours et une première depuis 1997
Au cours de ce procès, Laura Ng, procureur du gouvernement, a dénoncé Stand News comme plateforme politique pour promouvoir des idéologies « illégales » et inciter ses lecteurs à la haine contre les gouvernements chinois et hongkongais. Elle a qualifié de séditieux les articles publiés, notamment les interviews d’hommes politiques pro-démocratiques emprisonnés ou exilés et un article sur l’avocat des droits de l’homme emprisonné Chow Hang-tung.
« Je déclare les trois accusés coupables », a déclaré le juge du tribunal de district Wan Chai, Kwok Wai-kin.
Les deux anciens rédacteurs encourent une peine d’emprisonnement maximale de deux ans. Il s’agit de la première condamnation pour sédition prononcée à l’encontre d’un journaliste ou d’un rédacteur en chef depuis la rétrocession de Hong Kong de la Grande-Bretagne à la Chine en 1997.
La liberté des médias attaquée par la loi sur la sécurité nationale
De plus en plus de voix de gouvernements étrangers, dont celle du gouvernement américain et de groupes de défense de la liberté des médias, estiment que cette affaire reflète la détérioration de la liberté des médias sous l’effet de la répression qui sévit depuis depuis l’adoption de la loi sur la sécurité nationale en 2020 dans cette ville gouvernée par la Chine.
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