La police hongkongaise a annoncé jeudi le lancement d’un service qui permettra de signaler les infractions à la loi sur la sécurité nationale, une initiative rejetée par ceux qui y voient notamment une aggravation du sentiment de méfiance.
Pékin a imposé fin juin une nouvelle loi draconienne sur la sécurité nationale après des mois de manifestations monstres et souvent violentes dans le territoire semi-autonome.
Appel à la dénonciation
Même si les autorités chinoises ont affirmé que cette législation ne concernerait qu’« une petite minorité » de personnes, certaines opinions sont devenues illégales et cela a contribué à mettre fin au vaste mouvement de contestation.
Cette ligne dédiée permettra aux habitants d’envoyer des « informations (concernant) la sécurité nationale » par SMS, par email et via WeChat, la principale application de messagerie en Chine.
Les Hongkongais peuvent également envoyer des photos, des enregistrement audio ainsi que des vidéos, a indiqué jeudi la police sur Facebook.
Des groupes de défense des droits ont aussitôt exprimé leur inquiétude, redoutant notamment que cela ligne porte un nouveau coup à la liberté d’expression au moment où Pékin intensifie sa main mise sur la ville.
Un parallèle avec la « Révolution culturelle »
« Les informateurs peuvent se servir de cette +hotline+ contre des personnes qu’ils n’aiment pas ou qui ne sont pas du même bord politique », a affirmé à l’AFP Maya Wang, spécialiste de la Chine pour l’ONG Human Rights Watch.
Les opposants à ce service ont fait un parallèle avec la « Révolution culturelle » (1966-1976), une décennie au cours de laquelle des millions de personnes ont été victimes de purges et condamnées, souvent après avoir été dénoncées par des amis, des voisins et même des membres de leur famille.
Cette publication sur Facebook de la police avait recueilli jeudi plus de 700 commentaires, certains se félicitant de cette initiative et d’autres la condamnant.
Porter gravement atteinte aux libertés
« Super! Maintenant les cafards n’ont nulle part où aller », pouvait-on lire dans un des commentaires. Le terme de cafard est utilisé à Hong Kong par leurs ennemis pour désigner les manifestants prodémocratie.
La loi sur la sécurité a été adoptée en contournant le parlement du territoire semi-autonome.
Les détracteurs de ce texte estiment qu’il porte gravement atteinte aux libertés, garanties en principe depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
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