La cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam a balayé mardi les propos « irresponsables et infondés » d’un sénateur américain qui a accusé la veille l’ex-colonie britannique, en proie à une grave crise politique, de dériver vers un Etat policier.
La région semi-autonome a été lundi le théâtre d’un grand rassemblement de manifestants pro-démocratie qui entendaient, cette fois, demander le soutien de la communauté internationale, en particulier celui des Etats-Unis.
Hong Kong traverse sa pire crise politique depuis sa rétrocession en 1997, avec des manifestations qui dégénèrent de plus en plus en heurts entre forces de l’ordre et radicaux. Ces derniers se livrant en outre de plus en plus fréquemment à des actes de vandalisme ciblés contre des entreprises accusées de faire le jeu du gouvernement.
La Chine comme l’exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin, peinent à trouver une issue.
Des voix se sont élevées pour dénoncer la brutalité policière contre les manifestants. Aux Etats-Unis, certains élus comme le sénateur républicain Josh Hawley militent pour le vote d’un texte, le Hong Kong Human Rights and Democracy Act, qui subordonnerait la relation commerciale entre Washington et Hong Kong à une réévaluation annuelle de la situation politique dans l’ex-colonie britannique.
Des manifestations pour défendre les droits de l’Homme et la liberté
« Certaines personnalités politiques étrangères continuent de penser que ce sont des manifestations politiques pour défendre les droits de l’Homme et la liberté, ou même qui disent qu’ils n’ont vu aucune violence », a dit Mme Lam lors d’une conférence de presse.
« Cela témoigne d’une ignorance totale de la vérité. »
En visite ces derniers jours à Hong Kong, M. Hawley, a estimé que le territoire risquait « de devenir un Etat policier ».
Auparavant, le sénateur Ted Cruz, également un républicain, avait accusé Pékin de chercher à imposer la « dictature » à Hong Kong.
Mme Lam a fustigé les « préjugés » des parlementaires américains.
Le fait que M. Hawley dise que « Hong Kong est en train de devenir un Etat policier est totalement irresponsable et infondé », a-t-elle martelé.
M. Hawley : « je l’ai vu moi-même »
Le sénateur du Missouri n’a pas tardé à réagir. « J’ai choisi volontairement les mots Etat policier parce que c’est exactement ce que Hong Kong est en train de devenir. Je l’ai vu moi-même« , a-t-il dit sur Twitter.
« Si Carrie Lam veut donner la preuve du contraire, voici une idée: Démissionnez. »
Le mouvement a débuté en juin avec le rejet d’un projet de loi sur les extraditions, désormais suspendu, puis considérablement élargi ses revendications. Les protestataires demandent notamment de plus grandes libertés démocratiques ou une enquête sur l’attitude de la police depuis le début de la mobilisation.
En vertu du principe « Un pays, deux systèmes », Hong Kong jouit, en théorie jusque 2047, de libertés inconnues dans le reste de la Chine. Mais les manifestants accusent Pékin de ne plus le respecter et de s’ingérer de plus en plus dans les affaires de sa région semi-autonome.
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