Hong Kong ne devient pas un « Etat policier », a affirmé mardi le responsable de la sécurité, quelques jours après le déploiement d’un impressionnant dispositif policier pour empêcher la commémoration de la répression de Tiananmen, longtemps tolérée par les autorités de la ville.
Le territoire autrefois semi-autonome s’apprête à changer de chef de l’exécutif et à célébrer le 25ème anniversaire de la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. Le président chinois Xi Jinping est attendu le 1er juillet pour assister à ce double événement.
Interrogé par le site d’information HK01 au sujet d’un renforcement du dispositif de sécurité à l’occasion de cette journée, le chef de la police Raymond Siu Chak-yee a rejeté les critiques selon lesquelles la police est devenue trop puissante.
Arrestation le 4 juin de six personnes
Selon lui, « un Etat policier, c’est lorsque le gouvernement contrôle de force divers aspects de la vie des gens par des mesures administratives et sans passer par des procédures légales ».
« Hong Kong est une société (où règne) l’état de droit et n’est pas un Etat policier », a-t-il martelé.
33 years ago today many protesting in Tiananmen Square were massacred by the Chinese gov’t. This is a photo of one of the annual vigils held in Hong Kong to keep remembering them. Today China won’t allow these anymore as it erases this history & human rights in Hong Kong. pic.twitter.com/rFJ2WVCgLK
— YAC (@yacius) June 5, 2022
Ces déclarations interviennent après l’arrestation le 4 juin de six personnes pour des tentatives présumées de commémoration en public du 33e anniversaire de la répression du mouvement prodémocratie de la place Tiananmen à Pékin.
Arrestations « sans discernement »
Amnesty International a accusé les autorités de la ville d’avoir fait preuve de « harcèlement » lors de ces arrestations « sans discernement ».
La police avait fermé le parc Victoria, traditionnel lieu de commémoration des sanglants événements du 4 juin 1989, et déployé un important dispositif dans le quartier commerçant situé à proximité.
Des personnes ont été fouillées parce qu’elles tenaient des fleurs à la main, étaient vêtues de noir ou même encore, dans un cas, un jouet en forme de tank.
Mardi, les autorités ont ouvert une « ligne téléphonique destinée à lutter contre le terrorisme ». Les habitants sont invités à l’appeler pour signaler « des actes violents, des activités suspectées d’être liées au terrorisme, en particulier les complots extrémistes ».
Ne pas regarder ou télécharger « Révolution de notre temps »
Les personnes seront rémunérées pour des informations « fiables », ont-elles déclaré.
Depuis que Pékin a imposé en 2020 à Hong Kong une drastique loi sur la sécurité nationale, après des immenses et souvent violentes manifestations prodémocratie, les autorités ont muselé toute dissidence.
Dans un entretien au quotidien South China Morning Post, M. Siu « a conseillé » aux habitants de ne pas regarder ou télécharger « Révolution de notre temps, un long documentaire sur les manifestations de 2019. Il est depuis peu disponible sur la plateforme de streaming américaine Vimeo.
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