Hong Kong ne doit pas « recommander des livres aux idées malsaines », a déclaré jeudi le dirigeant de la ville, John Lee, après que des livres sur la répression meurtrière de la place Tiananmen et d’autres questions politiques ont été retirés des bibliothèques.
Le centre financier a connu de profonds changements juridiques et politiques depuis que Pékin lui a imposé en 2020 une loi sur la sécurité nationale pour faire taire la dissidence, après la vague de manifestations pro-démocratie massives et violentes en 2019.
La semaine dernière, un fameux dessinateur de presse, dont les caricatures évoquent souvent les relations entre Hong Kong et Pékin, a été suspendu pour une durée indéterminée de toute publication dans un journal grand public et ses livres ont depuis été retirés des bibliothèques de la ville.
Des dizaine de titres manquants
Ce retrait a incité les journalistes locaux à rechercher dans la base de données des bibliothèques publiques des livres sur d’autres sujets politiquement sensibles, notamment la répression sanglante de 1989 sur la place Tiananmen contre des manifestants pacifiques, et à découvrir que des dizaines de titres manquaient à l’appel. John Lee a défendu ces retraits en déclarant que les livres trouvés dans les bibliothèques publiques de Hong Kong « sont ceux que nous recommandons aux résidents ».
« Nous ne devons pas recommander des livres qui sont illégaux, qui violent les droits d’auteur, qui contiennent des idées malsaines », a-t-il déclaré. M. Lee n’a pas précisé comment le gouvernement définissait les « idées malsaines », ni quand les livres avaient été retirés.
Hong Kong a vu son autonomie s’éroder
Depuis l’adoption de la loi sur la sécurité nationale, Hong Kong a vu son autonomie s’éroder, malgré la promesse de Pékin de la préserver après la rétrocession du territoire par la Grande-Bretagne en 1997. L’espace d’expression politique s’est réduit, et les tribunaux, les procédures judiciaires et les sphères culturelles ont été irrévocablement modifiés.
Jusqu’en 2020, une veillée annuelle commémorant la répression de la place Tiananmen avait attiré chaque année des milliers de personnes dans un parc de Hong Kong, illustrant les anciennes libertés politiques de la ville. Cette veillée a été interdite en 2020 et ses organisateurs ont été inculpés d’ « incitation à la subversion » en vertu de la loi sur la sécurité.
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