Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne et Taïwan ont exprimé leur inquiétude face aux accusations de subversion portées dimanche par le gouvernement de Hong Kong contre 47 militants pro-démocratie en vertu de la loi sur la sécurité nationale pro-Pékin.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est exprimé tard dans la soirée de dimanche sur Twitter pour condamner les détentions et les accusations portées contre les militants de la démocracie, déclarant que la « liberté d’expression » ne devrait pas être un crime.
We condemn the detention of and charges filed against pan-democratic candidates in Hong Kong’s elections and call for their immediate release. Political participation and freedom of expression should not be crimes. The U.S. stands with the people of Hong Kong.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) March 1, 2021
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères américain a également déclaré à Epoch Times dans un courriel : « Les États-Unis condamnent une nouvelle détention de personnes en vertu de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong. Nous appelons les autorités de Hong Kong à libérer immédiatement les personnes encore détenues et à abandonner les charges retenues contre elles. »
« La participation politique ne devrait jamais être un crime. Ces individus ont simplement cherché à exercer leurs droits en participant ou en aidant d’autres personnes à participer aux élections. C’est un nouvel exemple de la manière dont la loi sur la sécurité nationale est utilisée pour étouffer la dissidence, et non pour améliorer la sécurité », a ajouté le porte-parole.
L’accusation de subversion était liée à la participation à un vote primaire non officiel organisé par le camp pan-démocratique de Hong Kong en juillet de l’année dernière, en prévision des élections du Conseil législatif (LegCo) en septembre 2020. L’objectif de ce vote était de permettre au camp de présenter les candidats les plus prometteurs pour les élections législatives, dans le but d’obtenir la majorité ou plus de 35 sièges au LegCo.
Plus de 600 000 Hongkongais ont voté lors du vote primaire, qui s’est tenu les 11 et 12 juillet de l’année dernière.
Les élections du LegCo, initialement prévues pour le 6 septembre de l’année dernière, ont finalement été reportées par la dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam, qui a alors invoqué la recrudescence locale des infections par le virus du PCC (virus du Parti communiste chinois), à l’origine de la maladie Covid-19.
« Nous continuons à demander à Pékin de cesser de saper l’autonomie et les processus démocratiques de Hong Kong et de respecter les obligations de la Chine au titre de la déclaration conjointe sino-britannique », a conclu le porte-parole.
Parmi les personnes inculpées figurent les anciens législateurs Claudia Mo, Leung Kwok-hung et Alvin Yeung ; les conseillers de district Jimmy Sham et Tiffany Yeun ; et Benny Tai, ancien professeur de droit de l’université de Hong Kong et organisateur des élections primaires.
Ils ont été détenus toute la nuit et doivent comparaître lundi devant le tribunal de première instance de West Kowloon.
Dimanche, l’organisation pro-démocratie Civil Human Rights Front a publié sur Facebook une déclaration exhortant les Hongkongais à faire la queue pour l’audience du tribunal le lendemain afin de soutenir les 47 militants.
Lundi à 10 h 30, près de 1 000 personnes se sont présentées devant le tribunal pour exprimer leur soutien, et beaucoup ont fait la queue pour l’audience. Beaucoup ont scandé « Libérez tous les prisonniers politiques » tandis que d’autres ont fait un geste de cinq doigts, qui représentent les cinq revendications, dont le suffrage universel, que les manifestants de Hong Kong réclament depuis qu’ils sont descendus dans la rue lors des manifestations de masse en juin 2019.
Dimanche, le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a déclaré sur Twitter que la décision d’inculper les 47 militants était « profondément dérangeante ».
« Cela montre dans les termes les plus frappants que la LSN [loi de sécurité nationale] est utilisée pour éliminer la dissidence politique plutôt que pour rétablir l’ordre – contrairement à ce que le gouvernement chinois avait promis », a écrit M. Raab.
Dans une déclaration sur Facebook, le bureau de l’Union européenne à Hong Kong et Macao a déclaré que cette accusation était « très préoccupante ».
« La nature de ces accusations montre clairement que le pluralisme politique légitime ne sera plus toléré à Hong Kong », a-t-il écrit. « L’UE demande la libération immédiate des personnes arrêtées. »
Joseph Wu, le ministre des Affaires étrangères de Taïwan, a critiqué le Parti communiste chinois (PCC) à propos de l’accusation de subversion sur Twitter.
« Cela prouve que le #PCC ne se soucie pas de la liberté et des droits individuels, mais seulement du pouvoir », a écrit M. Wu, avant d’ajouter quelques mots d’encouragement aux 47 militants. « Amis ! Tenez bon. La nuit est longue et obscure, mais le soleil se lève toujours. »
Le sénateur Pat Toomey (Parti républicain, Pennsylvanie) et Chris Van Hollen (Parti démocrate, Maryland) ont appelé l’administration Biden à prendre de nouvelles mesures.
« L’administration Biden devrait invoquer les pouvoirs de sanction établis dans l’Acte d’autonomie de Hong Kong pour tenir responsables les auteurs de cette agression », a écrit M. Toomey.
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