Une chanson culte des manifestations prodémocratie de 2019 à Hong Kong, qui a été interdite par la justice du territoire le 8 mai, a été retirée vendredi des plateformes de streaming musical comme Apple Music et Spotify, le distributeur s’abritant derrière cette injonction.
Glory to Hong Kong, une chanson qui était devenue un hymne du mouvement pro-démocratie de la ville, a été interdite à la suite d’une demande de l’exécutif local, le juge ayant estimé qu’elle était devenue « une arme » pour inciter à l’insurrection.
Le distributeur de musique EmuBands a indiqué avoir retiré la chanson au niveau mondial de plateformes comme Apple Music, Spotify, Facebook et Instagram.
« C’était notre décision de retirer la chanson, et oui, c’était à cause de la décision du tribunal », a déclaré à l’AFP Ally Gray, directeur général de la société de distribution musicale numérique basée en Ecosse. « Nous comprenons qu’il s’agit d’une affaire très complexe et sensible », a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas des experts des questions en jeu » dans cette affaire, a-t-il poursuivi.
« Pas de compétence extraterritoriale »
Les auteurs de la chanson, connus sous le pseudonyme de DGX Music, ont déclaré vendredi qu’ils étaient opposés à ce retrait et qu’ils espéraient « que la chanson soit réintégrée dès que possible ». « L’injonction du juge n’a pas de compétence extraterritoriale. Plus important, la chanson elle-même n’est pas interdite », a affirmé DGX Music dans un communiqué.
Protest song “Glory to Hong Kong” will be removed from “all platforms”, said the production team @dgxmusic citing a decision by the Scotland-based distributor. https://t.co/mEfHEU8jUk pic.twitter.com/mgyXOwJXIR
— Xinqi Su 蘇昕琪 (@XinqiSu) May 24, 2024
Le 8 mai, la cour d’appel de Hong Kong avait interdit la diffusion et l’interprétation de Glory to Hong Kong. « Le compositeur du chant souhaitait en faire une ‘arme’ et c’est ce qu’il est devenu », avait écrit le juge qui présidait la cour.
Les autorités de Hong Kong avaient annoncé qu’elles demanderaient à tous les opérateurs des plateformes internet de retirer cette chanson pour qu’elle ne soit plus accessible aux utilisateurs du territoire.
YouTube, qui fait partie de l’empire digital Alphabet qui héberge également Google, a confirmé avoir bloqué l’accès à certaines vidéos de la chanson aux utilisateurs hongkongais. Cependant, certaines vidéos diffusées par YouTube et considérées comme problématiques par le juge étaient encore accessibles à l’extérieur de la ville.
Les États-Unis dénoncent la décision de justice
Le dirigeant de Hong Kong John Lee a prévenu cette semaine que les autorités continueraient à surveiller les plateformes internet pour détecter toute non conformité aux injonctions de la justice. Le gouvernement avait sollicité la justice après le chant eut été joué par erreur lors d’une compétition sportive internationale, à la place de l’hymne national chinois.
Cette affaire avait été suivie de près en raison de son impact sur les plateformes internet et de ses répercussions sur la libre circulation de l’information et de la liberté d’expression à Hong Kong.
Les États-Unis avaient dénoncé la décision de justice tandis que Pékin l’avait jugée « nécessaire » pour sauvegarder la sécurité nationale.
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