Un DJ et militant pro- démocratie a comparu jeudi dans le premier procès pour « sédition » engagé depuis la rétrocession en 1997, au nom d’une vieille loi remontant à l’époque coloniale à Hong Kong où les autorités pro-Pékin ont recours à tous les moyens légaux pour réprimer la dissidence.
Tam Tak- chi, 48 ans, vice-président du parti d’opposition « People Power », et DJ à la radio, fait partie des militants poursuivis pour sédition en vertu d’un texte promulgué en 1938, à l’époque où le territoire était une colonie britannique.
Ce texte est distinct de la loi drastique sur la sécurité nationale qui a été imposée l’été dernier par Pékin à sa région semi-autonome et qui est un des outils principaux de la répression.
A l’aéroport de Hong Kong, un exode vers la liberté dans les sanglots et l’émotion https://t.co/fTsNwERowT
— Loco In Saigon????????? (@LocoInSaigon) July 28, 2021
Connu dans le territoire sous le nom de « Fast Beat », M. Tam est poursuivi pour cinq chefs d’accusation de « sédition » pour des slogans qu’il avait scandés ou écrits entre janvier et juillet 2020.
Il est aussi poursuivi pour incitation à un rassemblement illégal notamment.
Procès symbolique, de la reprise en main musclée lancé par Pékin
Au début de son procès jeudi, l’accusation a lu quelques-uns de ces slogans, ainsi que des discours prononcés par M. Tam, qui étaient souvent ponctués de jurons en cantonais.
« Libérez Hong Kong, la révolution de notre temps! », « Policiers corrompus, que votre famille aille en enfer! » font partie des slogans pour lequel il est poursuivi, de même que « Démantelez la police de Hong Kong sans attendre! » ou encore « A bas le Parti communiste de Chine! »
1997 – 2017 : les dates clés de la reprise en main de Hong Kong par la Chine. #HongKong pic.twitter.com/mrrhWOG1yX
— Visactu (@visactu) August 17, 2017
Ce procès occupe une place importante dans le processus de reprise en main musclée lancé l’an passé par Pékin, après l’immense mobilisation populaire de 2019. Il devrait permettre de déterminer les phrases désormais interdites aux yeux de la justice locale.
Mardi, un tribunal a reconnu un serveur coupable de terrorisme et incitation à la sécession dans le premier procès instruit au nom de la loi sur la sécurité nationale.
La sédition, un concept flou
Pendant ce procès, les magistrats avaient estimé que la formule « Libérez Hong Kong, la révolution de notre temps! », qui était l’un des principaux slogans des manifestants en 2019, était une proclamation sécessionniste, tombant sous le coup de la loi sur la sécurité nationale.
Le procès de M. Tam avait été retardé pour que les juges prennent connaissance de l’issue de celui du serveur.
La liberté de la #presse est une valeur cardinale de la #démocratie, aujourd’hui menacée dans de nombreux pays : #HongKong, #Biélorussie, Arabie Saoudite…
L’actualité mondiale nous rappelle que pour rester vivante, cette liberté doit être défendue.#PressFreedom ?️ pic.twitter.com/qzoZqiv3ME
— AlliancePresse (@Alliance_Presse) July 29, 2021
A Hong Kong, la sédition est un concept flou qui peut s’appliquer à toute parole de « haine, outrage ou désaffection » à l’égard du gouvernement.
Cette loi héritée de la colonisation est dénoncée par certains comme une atteinte à la liberté d’expression. Aucune condamnation pour sédition n’a été prononcée pendant des décennies avant le retour de Hong Kong dans le giron de la Chine en 1997.
#HongKong police arrested five people over #children’s books. The police say the five people who published the books aimed to incite hatred towards the city’s government.https://t.co/T8kPBUhSIs
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La semaine dernière, cinq membres d’un syndicat hongkongais d’orthophonistes ont été arrêtés pour sédition pour une série de livres pour enfants sur un village de moutons en résistance contre des loups.
Trois ont été inculpés et placés en détention provisoire.
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