Un journaliste hongkongais chevronné a été arrêté lundi par la police en charge de la sécurité nationale pour « conspiration en vue d’une publication séditieuse », ont indiqué une source policière et des médias locaux.
Cette interpellation est le dernier coup porté contre la presse locale à Hong Kong dont la liberté s’est considérablement érodée depuis la reprise en main du territoire par Pékin.
Allan Au, un journaliste et professeur de journalisme de 54 ans, a été arrêté lundi à l’aube par des policiers en charge de la sécurité nationale à Hong Kong, ont rapporté plusieurs médias locaux.
Interpellation pour « conspiration en vue d’une publication séditieuse »
Une source policière haut placée a confirmé à l’AFP cette interpellation pour « conspiration en vue d’une publication séditieuse ».
M. Au est un ancien éditorialiste du site d’information pro- démocratie Stand News, contraint de fermer fin décembre après avoir été l’objet d’une série de perquisitions et l’arrestation de sept personnes pour « publication séditieuse ».
Deux journalistes de Stand News ont déjà été inculpés pour « sédition ».
Des poursuites pour atteinte à la sécurité nationale ont également été engagées contre Jimmy Lai, un magnat de la presse, ainsi que six anciens cadres de son journal pro- démocratie Apple Daily, également contraint de fermer l’an passé.
Peu de temps après la fermeture de Stand News, M. Au a commencé à écrire « bonjour » tous les matins sur Facebook pour assurer qu’il était en sécurité.
Le délit de « sédition » est passible de deux ans de prison
Cet éditorialiste a notamment publié en 2017 un livre sur la censure à Hong Kong. Pendant plus de dix ans, il a été responsable d’une émission d’actualité sur la chaîne publique hongkongaise RTHK. M. Hau a été licencié l’an dernier par la chaîne après un remaniement de ses programmes par les autorités qui ont voulu que ce média, jusque-là indépendant sur le plan éditorial, suive la ligne officielle.
Le délit de « sédition » est passible de deux ans de prison en vertu d’une loi datant de 1938.
Initialement promulguée par le pouvoir colonial britannique pour réprimer les partisans de la Chine communiste, ce texte était tombé en désuétude. En 1997, date de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, il n’avait pas été utilisé depuis des décennies.
Mais il a été exhumé récemment par les autorités de la ville dans le cadre de la répression du mouvement pro- démocratie, en complément d’une nouvelle loi draconienne sur la sécurité nationale imposée en 2020 par Pékin.
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