Hôpital de Gaza: «rien ne permet» de désigner «une frappe israélienne», affirme la Direction du renseignement militaire français

Par Epoch Times avec AFP
21 octobre 2023 10:30 Mis à jour: 21 octobre 2023 18:07

« Rien ne permet de dire » que c’est « une frappe israélienne » qui s’est abattue sur l’hôpital de Gaza mardi, une tragédie dont Israël et le Hamas se rejettent toujours la responsabilité, a affirmé vendredi la Direction du renseignement militaire français (DRM).

« La nature de l’explosion et les échanges avec d’autres partenaires du renseignement me conduisent à (affirmer) que rien ne permet de dire qu’il s’agit d’une frappe israélienne. L’hypothèse la plus probable est une roquette palestinienne qui a explosé avec une charge d’environ 5 kilos », a indiqué un responsable de la DRM à des journalistes.

La DRM a décidé de rendre publiques ses analyses à la demande de la présidence française par souci de transparence, a-t-il fait valoir.

« Cohérent » avec des roquettes palestiniennes

Selon sa compréhension du site de l’explosion, la DRM a identifié un trou, et non un cratère, d’environ un mètre sur 75 cm, et de 30 à 40 cm de profondeur. « Il faut environ cinq kilos d’explosifs pour produire cet effet, assurément moins de 10 kilos », a-t-il insisté.

L’hypothèse d’une bombe ou d’un missile israélien n’est pas possible selon lui, car la charge minimale de ce type d’armement est très largement supérieur. Un engin de la sorte aurait formé un cratère beaucoup plus grand, a ajouté ce responsable. Il estime en revanche qu’une charge de 5 kilos est cohérente pour des roquettes acquises ou fabriquées par les Palestiniens.

Depuis mardi, Palestiniens et Israéliens se rejettent la responsabilité du tir. « Il n’y a pas eu de tirs de l’armée depuis la terre, la mer ou les airs qui ont touché l’hôpital », a notamment affirmé le général Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne.

Israël a aussi affirmé avoir des « preuves » de la responsabilité du Jihad islamique, un mouvement palestinien proche du Hamas et classé comme lui organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. Le Jihad islamique a qualifié de « mensonges » ces accusations, affirmant que c’est une bombe larguée par un avion de l’armée israélienne qui a causé la tragédie.

Mercredi, le président américain Joe Biden avait mis son allié israélien hors de cause. « Il semble que la frappe soit le résultat d’une roquette hors de contrôle tirée par un groupe terroriste à Gaza », avait-il déclaré, sur la base d’éléments du Pentagone.

Le bilan du drame incohérent

Vendredi, la DRM a aussi émis des doutes sur le bilan du drame, établi à 471 morts par le ministère de la Santé du territoire palestinien. Un tel bilan, incohérent, supposerait des milliers de blessés, a noté ce responsable français. Une note du renseignement américain estimait jeudi que ce bilan se situait « probablement dans le bas d’une fourchette comprise entre 100 et 300 » morts. Un responsable d’un service de renseignement européen a pour sa part évoqué pour l’AFP « quelques dizaines, probablement entre 10 et 50 » morts.

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