Les adolescents sont gravement touchés par la crise du coronavirus. Aux urgences de l’hôpital Necker-Enfants malades, les hospitalisations ont explosé.
Hélène Chapuy, la nouvelle cheffe de service de l’hôpital Necker-Enfants malades, fait un constat dramatique. Elle explique que « depuis le mois d’octobre, nous avons un nombre beaucoup plus important de jeunes qui arrivent en grande détresse psychique », ainsi que le rapporte France Bleu. Stress, troubles psychiques ou anxiété sont désormais monnaie courante. Les hospitalisations pour troubles psychiques ont augmenté de 50 %.
Quant au nombre de tentatives de suicide, elles ont également doublé. Elles sont désormais de dix tentatives par mois, alors qu’elles n’étaient que de cinq auparavant. De plus, « même si ça reste très rare », on assiste à des tentatives de suicide chez des enfants de 11 ans, « avec une vraie volonté d’en finir », se désole Hélène Chapuy.
Selon le docteur Pauline Chaste, qui dirige le service de pédopsychiatrie de Necker, la crise sanitaire, avec le confinement qui l’accompagne, serait « un révélateur qui vient majorer ou sortir de l’ombre des troubles qui sont souvent déjà présents ». Visiblement, le contexte familial est aussi un facteur déclenchant. « Les adolescents sont des êtres sociaux », renchérit Hélène Chapuy, qui se dit également très inquiète d’une éventuelle nouvelle fermeture des établissements scolaires, ce qui selon elle augmenterait encore le nombre d’hospitalisations chez les jeunes.
Hélène Chapuy explique encore que le centre hospitalier doit également faire face à un autre problème, complètement nouveau pour son service. Lorsqu’ils arrivent à l’hôpital, certains adolescents – cela touche surtout ceux qui sont âgés entre 13 et 15 ans – peuvent se trouver dans une détresse telle que leurs crises sont extrêmement violentes, rapporte encore France Bleu. Hélène Chapuy souligne : « Nous ne sommes pas forcément préparés à cette charge émotionnelle. » Elle ajoute qu’ « il faut parfois les contenir, les maintenir. C’est quelque chose dont nous n’avons pas l’habitude en pédiatrie ». L’établissement a même dû s’équiper d’un brancard avec des contentions, un système qui n’existait pas auparavant dans ce service.
Pour soulager les équipes des urgences ou de pédiatrie, les pédopsychiatres de l’hôpital sont venus en renfort. Cependant, Pauline Chaste considère que ces interventions posent « des problèmes de continuité de la prise en charge ». Elle regrette également de ne pas avoir de « lits d’hospitalisation pour ces jeunes aux troubles psychiques ». De ce fait, « ils sont répartis dans les autres services, ce qui est loin d’être idéal » d’après elle.
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