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Huawei: effet domino de la décision américaine au Japon et au Royaume-Uni

mai 22, 2019 22:30, Last Updated: avril 10, 2020 13:04
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La décision de Washington de placer Huawei sur liste noire provoque un effet domino: plusieurs géants japonais et britanniques des télécoms ont annoncé mercredi qu’ils allaient se passer pour l’heure des équipements du géant chinois des smartphones. 

La nouvelle est d’abord tombée à Tokyo, où les opérateurs KDDI et SoftBank Corp ont choisi de reporter le lancement de nouveaux modèles pour évaluer l’impact des sanctions américaines. Le pionnier NTT Docomo a également indiqué « stopper les commandes » d’un téléphone Huawei qu’il prévoyait de lancer cet été, sans pour autant préciser s’il différait ou non sa commercialisation.

Le président américain Donald Trump a décidé la semaine dernière d’interdire les exportations de produits technologiques américains vers certaines entreprises jugées « à risque« , avec Huawei dans le viseur, accusé à Washington de contribuer aux activités d’espionnage de la Chine. Washington estime que le géant des télécoms menace sa sécurité nationale en raison de ses liens étroits avec le gouvernement chinois.

Un délai de 90 jours a ensuite été accordé par Washington, mais les groupes nippons ont préféré prendre les devants, ces appareils pouvant perdre une grande partie de leur intérêt sans l’apport de technologies américaines.

Huawei s’est classé en 2018 au cinquième rang au Japon, loin derrière Apple mais en forte progression avec des ventes de près de 2 millions d’unités (+63% sur un an).

C’est une goutte d’eau pour le colosse chinois des télécommunications, premier fournisseur mondial de réseaux et deuxième fabricant de smartphones au monde (206 millions d’appareils écoulés en 2018).

Au Royaume-Uni, le groupe fondé en 1987 a également subi une déconvenue mercredi: les opérateurs EE et Vodafone ont exclu les smartphones Huawei compatibles 5G de leurs précommandes en amont du lancement de leurs réseaux respectifs dans les semaines à venir.

La commercialisation ne reprendra pas « jusqu’à ce que nous ayons l’assurance à long terme que nos consommateurs qui achètent ces produits seront soutenus tout au long de la durée de vie de l’appareil« , a affirmé le directeur général d’EE, Marc Allera.

Un porte-parole de Vodafone a expliqué qu’il s’agissait d' »une mesure temporaire tant que des incertitudes entourent les nouveaux modèles 5G de Huawei« .

Le groupe chinois se présente comme le leader incontesté de la 5G, la cinquième génération de téléphonie mobile qui permettra un accès ultra-rapide à l’internet, notamment pour les objets connectés.

Ces annonces représentent de nouveaux coups durs pour Huawei après l’annonce dimanche de Google: le mastodonte américain a fait savoir que son système Android, qui équipe l’immense majorité des téléphones dans le monde, n’équiperait plus les futurs smartphones du chinois. Sans Android, Huawei risque de peiner à convaincre ses clients d’acheter ses appareils, dépourvus des applications Gmail (courriel), Maps (cartographie) ou YouTube (plateforme de vidéos).

Du côté des réseaux, EE a confirmé de surcroît qu’il allait se séparer progressivement des équipements Huawei. Le groupe chinois a néanmoins souligné auprès de l’AFP que cet abandon par EE ne concernait que la partie la plus sensible des infrastructures 4G. « Huawei a fourni les équipements 5G sans fil à EE et fournira toujours les équipements et services les plus avancés pour le réseau 5G au Royaume-Uni« , a assuré une porte-parole du groupe chinois.

Le britannique ARM, qui conçoit des semi-conducteurs utilisés par l’ensemble de l’industrie des télécoms, pourrait cesser à son tour de travailler avec le géant chinois, selon la BBC se basant sur des documents internes à l’entreprise.

« Le pire serait à terme une coupure totale de l’accès à la technologie américaine« , a prévenu le cabinet de consultants Eurasia. Huawei « n’y survivrait probablement pas dans sa forme actuelle« .

Présent dans 170 pays, Huawei est soupçonné d’espionnage au profit de Pékin.  Washington a déjà interdit à ses militaires de se servir d’équipements Huawei. Le groupe chinois est dépendant de l’étranger pour ses approvisionnements et achète notamment chaque année quelque 11 milliards de dollars d’équipements américains.

HS avec AFP

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