Le gérant d’un bar brasserie de Saint‑Quentin (Aisne) a exprimé sa colère sur Facebook le 29 juillet 2022. Une grande tablée de huit clients a fait un « resto‑basket ». Le patron a alors publié une photo de vidéosurveillance avec des émojis peu flatteurs cachant leur visage, leur lançant un ultimatum.
« Non le resto‑basket n’est pas quelque chose de ‘cool’, ni de ‘marrant’. Comme tout vol, vous mettez des personnes en galère par votre égoïsme et votre inconsidération », assure le gérant du Golden Pub dans un post Facebook intitulé « voleurs en vue » publié le 29 juillet dernier.
Deux jours pour payer cette « grosse ardoise »
Tout est parti d’une situation qui a mis le restaurateur en colère : huit personnes sont parties sans payer « leur grosse ardoise » dans son établissement de Saint‑Quentin. Pas de chance pour ces « personnes au caractère moral douteux » : elles ont été filmées et prises en photos par les systèmes de surveillance du Golden Pub.
Pour preuve, le patron a publié une photo de la tablée où on peut voir le groupe attablé avec des consommations. Il a toutefois pris soin de cacher le visage de chacune des personnes avec des émojis en forme de petits cacas, leur donnant deux jours pour venir régler ce qu’ils doivent à la brasserie.
Faute de quoi, le restaurateur leur assure qu’il diffusera la photo avec leurs visages sur les réseaux sociaux. « Quel dommage que vos parents ou vos proches puissent vous identifier sur nos réseaux », menace le gérant, espérant que cela permettra par la même occasion à d’autres restaurateurs ou d’autres commerçants de se méfier de ces personnes.
« La dernière étape sera bien entendu une plainte à vos noms et à vos images en police, car oui, magie des réseaux et de l’informatique, nous avons toutes les données sur vous », ajoute celui qui s’insurge contre ceux « qui pensent qu’on travaille tous pour rien et qu’on peut se faire plaisir avec le labeur des autres ».
Présomption d’innocence et atteinte à la vie privée
Publié vendredi 29 juillet, le post a été partagé par 1600 personnes et liké par autant d’autres. Des articles dans plusieurs médias ont aussi relayé l’information. En date du 1er août, le Golden Pub n’avait toujours pas mis à exécution ses menaces de publier la photo montrant les visages. On ne sait pas s’il a porté plainte.
Selon La Voix du Nord, un commerçant ou un particulier n’a pas le droit de publier des photos d’un voleur ou d’un client resquilleur en France, au nom du respect de la présomption d’innocence et de l’atteinte à la vie privée. S’il le fait, il risque jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende si les personnes identifiées portent plainte, même si elles‑mêmes sont reconnues coupables d’une infraction.
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