Trois ans de prison, dont deux avec sursis, ont été requis mardi 23 novembre à Bourges à l’encontre de l’abbé Régis Spinoza, accusé d’avoir infligé violences et humiliations à une cinquantaine d’élèves de l’école privée hors contrat qu’il dirigeait dans le Cher.
Le substitut du procureur Eric Raygasse a également réclamé dix ans d’interdiction d’exercer une profession en lien avec des mineurs vis-à-vis de cet ancien directeur de l’institution Angélus, située à Presly dans le Cher, aujourd’hui fermée.
« Omerta », « secret », « peur » : le magistrat a décrit une école sous la coupe d’un abbé « gourouesque », « colérique », « qui ne supporte pas qu’on le contredise ». Il a aussi dépeint « un monde en vase clos » et un quotidien marqué par des « faits de violence institutionnalisée » et des privations.
Violences sur des élèves mineurs entre 2014 et juin 2017
L’ancien directeur, qui s’est présenté en soutane au tribunal, est poursuivi pour des violences avec une ITT (Incapacité Temporaire Totale) de plus de huit jours commises sur un mineur ainsi que pour des violences sans ITT commises sur plusieurs enfants.
Le parquet a aussi requis six mois de prison avec sursis à l’encontre des deux autres prévenus, deux surveillants de l’établissement, également accusés de violences commises sur les élèves.
Au total, selon les enquêteurs, 53 enfants et adolescents ont subi des violences entre mars 2014 et la fermeture de l’Angélus en juin 2017. Selon la multitude de témoignages d’élèves, mais aussi de professeurs et de bénévoles, les brimades, humiliations, coups et corvées étaient nombreux au sein de l’internat, qui accueillait des élèves de la primaire au lycée.
Un « acte d’éducation »
Dès le début du procès lundi, l’abbé âgé de 50 ans, partisan d’un catholicisme qu’il a décrit comme « traditionnel », a reconnu des gifles, données « de manière accidentelle ». L’ex-directeur a toutefois réfuté le terme de violence, évoquant plutôt « un acte d’éducation ».
Seules deux familles se sont portées parties civiles. Pour l’une d’elles, Me Solange Doumic a fustigé une institution qui s’est crue « au-dessus des lois ». « On ne peut pas être au-dessus des lois, même quand on est hors contrat. (…) On ne peut pas s’abstraire des lois de la République parce que l’on est chrétien », a insisté l’avocate.
Me Doumic a notamment réclamé 16.000 euros de dommages et intérêts à l’encontre de l’abbé pour l’ex-élève qu’elle défendait.
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