Hunter Biden, le fils de l’ancien vice-président Joe Biden, gagnait près de 75 000 € par mois pour son travail alors qu’il siégeait au conseil d’administration de Burisma, une société énergétique ukrainienne, selon un nouveau rapport.
Hunter Biden a siégé au conseil d’administration à partir de 2014, lorsque son père était encore en poste, jusqu’en 2019.
D’après les relevés des paiements remis à Reuters par deux anciens agents des forces de l’ordre ukrainiennes, la société a versé près de 3 millions d’euros à Rosemont Seneca Bohai LLC, une société contrôlée par Devon Archer, un collègue d’affaires de H. Biden, aussi membre du conseil d’administration de Burisma, entre avril 2014 et novembre 2015.
Les dossiers montrent que pendant 18 mois, deux paiements de 75 000 € par mois ont été faits par l’entremise de Rosemont Seneca Bohai pour des « services de consultation », d’après Reuters. Les deux anciens responsables de l’application de la loi ont déclaré qu’un paiement était pour Devon Archer et l’autre pour Hunter Biden.
Reuters a déclaré qu’il n’était pas en mesure de vérifier de façon indépendante l’authenticité des documents ou la somme d’argent que Hunter Biden avait reçue.
Selon les documents bancaires de 2014 et 2015 publiés par le journaliste John Solomon, Rosemont a reçu des fonds de Burisma et a versé au total plus de 760 000 € à H. Biden.
Au cours d’une récente réunion, on a demandé à Hunter Biden combien il avait été payé pour siéger au conseil d’administration de Burisma et pour son travail au sein de la société chinoise BHR Partners.
« Écoutez, je suis un simple citoyen », a dit M. Biden, il a aussi spécifié à ABC qu’il quittait son poste chez BHR Partners. « Une chose que je n’ai pas à faire, c’est de m’asseoir ici et d’ouvrir mon kimono en fonction de l’argent que je gagne, que j’ai gagné ou n’ai pas gagné. Mais tout a été rapporté. »
M. Biden s’est fait demander s’il touchait 45 000 € par mois pour son poste chez Burisma. Ce chiffre a souvent circulé dans les médias et semble provenir du New York Times.
Le président Donald Trump a déclaré ce mois-ci que M. Biden a reçu « 90 000 euros par mois » plus des primes non spécifiées « même s’il n’avait aucune expérience en matière d’énergie ».
Hunter Biden, qui s’est souvent débattu avec la toxicomanie, a déclaré au magazine New Yorker dans une entrevue publiée au cours de l’été qu’il avait consommé de la cocaïne lors d’une réunion du conseil d’administration de Burisma en juin 2016, une des nombreuses rechutes auxquelles il avait été confronté.
Joe Biden a déclaré l’année dernière qu’alors qu’il était vice-président en 2016, qu’il avait menacé de retenir 1 milliard de dollars en aide à l’Ukraine, à moins que le président Petro Poroshenko n’évince le principal procureur du pays, qui était en train de scruter la société Burisma.
Le procureur, Viktor Shokin, a ensuite juré qu’on l’avait forcé à démissionner à moins qu’il n’abandonne l’enquête. Petro Poroshenko lui a personnellement parlé et a cité la pression de Joe Biden comme la raison pour laquelle il voulait qu’il démissionne, selon M. Shokin.
Le nouveau procureur général de l’Ukraine, Ruslan Ryaboshapka, a récemment déclaré que son bureau examinait un certain nombre d’affaires qui avaient été classées par ses prédécesseurs, dont celle de Burisma. M. Ryaboshapka a déclaré qu’il n’était pas au courant d’actes répréhensibles du point de vue des autorités judiciaires ukrainiennes de la part de Hunter Biden.
L’argent que M. Biden a obtenu n’était en grande partie non mérité, a dit à Reuters une source proche de Burisma. « C’était un personnage cérémonial », a affirmé cette source.
Reuters a rapporté, citant des entretiens avec plus d’une douzaine de personnes, y compris des cadres et d’anciens procureurs en Ukraine, que le rôle de Hunter Biden avec Burisma consistait notamment à fournir des conseils sur les questions juridiques, le financement des entreprises et la stratégie.
Oleksandr Onyshchenko, un homme d’affaires et ancien membre du parlement ukrainien, a déclaré que Mykola Zlochevsky, propriétaire de Burisma et ancien ministre de l’Écologie et des Ressources naturelles, avait eu l’idée de nommer Hunter Biden au conseil « pour protéger [la société] ».
M. Biden n’a pas été en mesure de protéger M. Zlochevsky d’une série d’enquêtes menées par les procureurs ukrainiens. Mykola Zlochevsky a été accusé d’avoir violé les lois fiscales, de blanchiment d’argent, et de l’obtention abusive de licences alors qu’il était encore ministre. L’enquête sur les infractions fiscales a été classée par le successeur de M. Shokin, Yuriy Lutsenko, environ 10 mois après qu’il a pris la relève du procureur destitué. Deux affaires distinctes concernant les licences obtenues par Burisma et le blanchiment d’argent présumé ont été rouvertes au cours des derniers mois.
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