Hydroxychloroquine : faute d’autorisation, le Pr Didier Raoult a déposé un recours devant le Conseil d’État

Par Epoch Times avec AFP
4 novembre 2020 17:28 Mis à jour: 5 novembre 2020 14:08

Le professeur Didier Raoult a déposé un recours devant le Conseil d’État pour contester la décision de l’Agence du médicament de ne pas autoriser largement la prescription d’hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Le 23 octobre, l’Agence du médicament (ANSM) avait refusé de délivrer une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) qui aurait permis une utilisation plus étendue de cette molécule.

« Je ferai appel en Conseil d’État et j’ai décidé d’attaquer le directeur de l’ANSM car il joue un jeu dangereux pour la santé des Français », a déclaré Didier Raoult dans une vidéo publiée le 4 novembre sur le site de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, qu’il dirige. « La requête en annulation devant le Conseil d’État a été déposée en fin de semaine dernière », a précisé son avocat Fabrice Di Vizio.

« Mise en danger de la vie d’autrui »

Ce recours au fond ne devrait pas être examiné très rapidement. « Une plainte au pénal pour prise illégale d’intérêts et mise en danger de la vie d’autrui visant le directeur de l’ANSM, Dominique Martin, est par ailleurs en préparation », a-t-il ajouté.

L’hydroxychloroquine est commercialisée en France par le laboratoire Sanofi sous le nom de Plaquenil, mais pour d’autres maladies comme des rhumatismes ou certains lupus. La prescription par un médecin d’un médicament hors des indications prévues par l’autorisation de mise sur le marché (AMM) doit se faire « au cas par cas », en informant le patient des risques encourus et du non remboursement, et la mention « hors AMM » (hors autorisation de mise sur le marché, ndrl) doit figurer sur l’ordonnance.

La recommandation temporaire d’utilisation (RTU), qui donne accès au remboursement, vise une prescription hors AMM massive, au-delà de la prescription au cas par cas. D’où la demande l’IHU Méditerranée Infection, qui a de très nombreux patients et rencontre des difficultés d’approvisionnement. « Actuellement nous ne pouvons plus traiter tous les patients qui arrivent. Donc nous allons commencer à faire du tri, comme les réanimations, pour traiter en priorité ceux qui ont le plus de risque vital », expliquait le Pr. Didier Raoult dans une vidéo datée du 26 octobre.

Sanofi a confirmé qu’« en dehors d’un tel cadre (RTU) et en l’absence d’essai clinique dûment autorisé, nous sommes tenus de nous conformer aux obligations qui sont les nôtres concernant la mise à disposition de notre spécialité Plaquenil ».

Le laboratoire continue donc « de livrer les quantités standard que nous avions habitude de livrer avant la pandémie (qui n’ont rien à voir aux quantités sollicitées dans le cadre de la Covid-19) », a-t-il ajouté.

« Deux poids deux mesures »

« Sanofi n’a pas à savoir à quoi nous utilisons les médicaments que nous recevons dans un hôpital », a rétorqué de son côté le Pr Raoult.

Après le refus de l’ANSM, il avait dénoncé sur Twitter un « deux poids deux mesures » de l’Agence, destiné selon lui à favoriser l’antiviral remdesivir (Gilead) au détriment de l’hydroxychloroquine.

Le Veklury, marque commerciale du remdesivir, a reçu début juillet une autorisation conditionnelle de mise sur le marché européen pour les formes graves de Covid-19 et il bénéficie en France d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte, une autre procédure permettant à certaines catégories de malades d’utiliser des médicaments pas encore mis sur le marché.

Le Covid-19 s’est déclaré à Wuhan, en Chine, vers le mois de novembre. Il s’est répandu dans le monde entier à cause du Parti communiste chinois (PCC) qui a tout fait pour le dissimuler.

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