Alors que Didier Raoult sort d’une tournée médiatique à Paris, où il s’est allègrement assis sur ses opposants (puisqu’opposants, désormais, il y a), un décret interdit désormais la prescription de l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, au mépris de l’arrêt du Conseil d’État qui a rappelé la liberté de prescription du médecin. Voilà un beau flash totalitaire par lequel la noblesse et le clergé républicains s’asseyent sur le droit pour se venger de l’humiliation que le va-nu pied Raoult leur a infligée.
Didier Raoult (en tout cas son oeuvre) est désormais mis à l’index, façon Ancien Régime, par cette noblesse et ce clergé républicains qui ont décidé qu’ils détenaient la vérité sur terre. Eux qui ont été incapables de commander des masques contre le virus alors même que le Haut Conseil de Santé le leur demandait depuis mai 2019, n’ont pas mis une après-midi à publier un décret interdisant une solution thérapeutique qu’ils combattent depuis plusieurs semaines, et qu’une étude américaine très critiquée et très critiquable a remis en cause. Voilà un deux poids deux mesures qui montrent comment la haine des élites pour ceux qu’elles ne contrôlent pas peut être vivace, acide, totalitaire et disproportionnée.
Un flash totalitaire contre Didier Raoult
En démocratie, le flash totalitaire a toujours existé. Il consiste à violer le droit le temps d’un instant ou d’une décision, pour asseoir le bon vouloir, le caprice des élites. Depuis la campagne électorale de 2017, et l’autosaisine éclair du parquet national financier contre François Fillon, il est vrai que les cas de flashs totalitaires se sont multipliés en France, toujours tournés vers une soupe servie à Emmanuel Macron et à l’élite qui le soutient.
Le décret qui vient d’être publié interdisant l’hydroxychloroquine quelques heures seulement après l’avis du Haut Conseil constitue une sorte d’apogée et même de caricature des ces flashs totalitaires devenus monnaie courante dans notre démocratie macronienne illibérale. Alors que certains décrets rendus obligatoires par des lois votées depuis plusieurs années ne sont toujours pas rédigés, l’interdiction de l’hydroxychloroquine est intervenue en quelques minutes seulement. On n’avait pas vu pareille mobilisation de l’appareil d’État au service de l’acrimonie des élites depuis longtemps.
Or ce décret pose un problème rappelé par le Conseil d’État à la fin du mois d’avril : les médecins sont libres de prescrire, et ce n’est pas au gouvernement de dire comment on soigne les malades en France. Il est vrai que le rappel du Conseil avait été ambigu. Mais quand même…
Une mise à l’index en bonne et due forme
Didier Raoult a donc droit à un décret anti-hydroxychloroquine, qui est aussi un décret anti-Raoult. On aurait pu imaginer que le clergé sanitaire français, cette cohorte de blouses blanches méprisantes et cooptées entre elles, en aurait pris pour son grade après la gestion désastreuse de ce confinement. Rappelons-nous les mots méprisants du docteur Véran sur les Français indisciplinés, rappelons-nous ses mots infantilisants sur notre capacité ou non à respecter une discipline de déconfinement, rappelons-nous sa promesse de nous punir si le nombre de cas repartaient après le 11 mai. Et lisons maintenant son décreticule qui sonne comme un poing qui frappe la table pour faire taire l’insolent manant Raoult.
C’est la mise à l’index par un pape, par un Vatican, par un régime décadent. Il est temps qu’il tombe, ce régime, car la puanteur qui s’échappe de chacun de ses actes devient insupportable.
Le retour du dogmatisme religieux
Au passage, on notera que les querelles de savants se règlent, dans la France de 2020, de la même manière que dans la France du Moyen-Âge. À coup d’anathèmes, d’excommunications, d’interdictions sommaires et dogmatiques qui cherchent à imposer au monde l’intelligence qu’elles n’ont pas. On interdit l’hydroxychloroquine, comme on interdisait de dire que la terre était ronde et qu’elle tournait autour du soleil.
Il est au demeurant drolatique de voit que la start-up nation bannit la controverse scientifique et impose des vérités comme le plus obscur des régimes religieux. La tolérance oui, mais entre gens du même monde. Les autres doivent se taire. Il suffisait donc de publier une étude dans une revue américaine rédigée par des chercheurs proches de laboratoires concurrents de Didier Raoult pour le bannir.
Le ridicule de la réaction élitaire triomphe
De deux choses l’une en effet. On l’on est dans une démarche scientifique, et il faut entendre les arguments de Didier Raoult sur l’étude du Lancet pour trancher. Ou bien l’objectif est de le faire taire coûte-que-coûte et le gouvernement décide de réglementer la médecine au mépris de la liberté de prescription comme il le fait.
Mais on a bien compris le débat de dupes qui se tient aujourd’hui. Les publications scientifiques sont des prétextes faciles et faisandés pour justifier une réaction des élites face à la contestation dont elles sont l’objet. On fait mine de parler science, mais on prend des décrets pour maintenir l’ordre.
Rappellera-t-on ici que l’un des premiers détracteurs de l’hydroxychloroquine ne fut autre que Martin Hirsch, dont on aimerait quand même (lui qui sait ce qui soigne et ce qui ne soigne pas) que la justice examine VRAIMENT son rôle dans l’affaire du Mediator.
Mais peut-être Hirsch (et Didier Tabuteau, autre mandarin de la santé publique) bénéficient-ils de protection, de passe-droits, d’impunités, qu’on refuse à Raoult parce qu’il est un beauf marseillais. Pourtant, le Mediator a beaucoup plus tué que l’hydroxychloroquine, si tant est que l’on puisse prouver que l’hydroxychloroquine ait tué quelqu’un.
Le docteur Véran nourrit les rancoeurs de classe en France
Si le docteur Véran avait pris soin de respecter des formes raisonnables pour prendre son décret, la mesure passerait comme une lettre à la poste. Mais lui, qui a mis tant de temps à reconnaître qu’il existait une pénurie de masques en France, tue toute forme de crédibilité lorsqu’il se précipite pour interdire l’hydroxychloroquine de son ennemi personnel Didier Raoult. Et soudain, le flash totalitaire auquel nous assistons nous rappelle combien la République est devenue le jouet malheureux de quelques matous qui ont transformé l’intérêt général en chasse gardée de leurs lubies personnelles.
Le docteur Véran sème le vent de la révolte en agissant avec des airs de petit caporal autoritaire. Il a bien tort…
Article d’Éric Verhaeghe, avec l’aimable autorisation du Courrier des Stratèges
Éric Verhaeghe ancien Président de l’APEC (l’Association pour l’emploi des cadres) et fondateur du cabinet Parménide. Il est aussi l’auteur de Jusqu’ici tout va bien (éditions Jacob-Duvernet, 2011), Au coeur du MEDEF : Chronique d’une fin annoncée, (Jacob-Duvernet, septembre 2011) et de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : lecourrierdesstrateges.fr
Diplômé de l’ENA (promotion Copernic) et titulaire d’une maîtrise de philosophie et d’un DEA d’histoire à l’université Paris-I, il est né à Liège en 1968.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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