Le gouvernement a annoncé jeudi qu’il allait investir les quelque 15 milliards d’euros restants du plan d’investissement France 2030 dans l’innovation, malgré les « incertitudes » économiques et géopolitiques mondiales.
« Il reste autour de 15 milliards d’euros de programmes (France 2030) qui seront engagés au cours des trois prochaines années » avec une « accélération » notamment dans l’intelligence artificielle, le quantique, le spatial et le nucléaire, ainsi que dans les technologies « duales » (civiles et militaires), a détaillé l’entourage du Premier ministre François Bayrou. Celui-ci est venu présider au Centre Pompidou à Paris un comité interministériel de l’innovation, accompagné de quatorze ministres.
« France 2030, on continue et même on accélère », a assuré la même source. « Alors qu’il y a des incertitudes au niveau géopolitique qui sont majeures, la France continue de s’armer et elle s’arme grâce à une politique d’innovation qui fonctionne ».

« Rattraper le retard industriel »
Lancé en 2021 par le président Emmanuel Macron, France 2030 est un plan d’investissement de cinq ans de 54 milliards d’euros en soutien aux entreprises de secteurs-clé destiné à « rattraper le retard industriel français », aider les « technologies innovantes » et « soutenir la transition écologique ».
Le contexte économique s’annonce pourtant morose : une hausse des droits de douane pourrait coûter « plus de 0,5% du PIB » à la France et « le risque de pertes d’emplois est absolument majeur » comme celui « d’un ralentissement économique » ou « d’un arrêt des investissements », a prévenu récemment François Bayrou, qui doit faire mardi un état des lieux des finances publiques.
Le gouvernement a revu à la baisse la croissance du pays pour 2025 et la dépense pourrait être réduite de 5 milliards d’euros supplémentaires pour tenir les objectifs de désendettement du pays confronté à un lourd déficit.
Quelque 38 milliards d’euros de ce plan France 2030 ont déjà été engagés depuis trois ans – dont 10 milliards dans des technologies « duales », qui ont permis la création de 150.000 emplois à travers le soutien d’environ 7500 projets et le dépôt de 6000 brevets, a détaillé le secrétaire général pour l’investissement Bruno Bonnell, rattaché à Matignon, qui pilote ce plan.
Quelque 400 personnes avaient été invitées au Centre Pompidou, où ont témoigné des experts et trois lauréats (bénéficiaires) de France 2030 : Arthur Mensch, cofondateur et président de la start-up d’intelligence artificielle Mistral AI, Christophe Büren, président du groupe céréalier Vivescia, et Raphaël Gorgé, président de la start-up Calogena qui ambitionne de développer des petits réacteurs nucléaires.

Doubler la production de semi-conducteurs
Dans le domaine de l’IA, de la cybersécurité et du quantique, le gouvernement entend doubler d’ici 2030 la production de semi-conducteurs en France, et la part de marché du cloud français.
Il a aussi publié la « stratégie nationale sur l’hydrogène », attendue depuis des mois par les industriels oeuvrant dans ce secteur lié à la transition énergétique et climatique de l’industrie lourde et des transports.
Le gouvernement va désormais privilégier les investissements « pertinents » dans l’hydrogène décarboné, qui traverse une crise liée à la trop faible demande et à son prix encore beaucoup trop élevé pour être rentable.

Environ un tiers des 600 millions d’euros de « reliquats », qui sont des aides remises au pot commun parce que l’entreprise a abandonné son projet, concernent l’hydrogène. Mais « il n’y aura pas de réduction ou d’annulation d’appels à projet », a assuré l’entourage du Premier ministre, qui a annoncé le lancement ou la relance de 25 nouveaux dispositifs (appels à projet) et 250 nouveaux lauréats.
Quarante-sept biomédicaments sont désormais produits en France grâce à France 2030 et 160 nouvelles formations proposées sur tout le territoire, souligne-t-on. Les aides sont allées pour 55% à des TPE, PME et ETI, 17% à des grandes entreprises, 28% à des entreprises publiques, organismes de recherche et universités.
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