INTERNATIONAL

Ian Bailey condamné en France à 25 ans de réclusion pour le meurtre de Sophie Toscan du Plantier

juin 1, 2019 0:07, Last Updated: juillet 12, 2019 20:58
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Le Britannique Ian Bailey a été condamné en son absence vendredi en France à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre sauvage de la productrice française Sophie Toscan du Plantier la veille de Noël 1996 en Irlande.

Un mandat d’arrêt a également été décerné à l’encontre de cet ex-journaliste pigiste de 62 ans, que Dublin a déjà refusé par deux fois d’extrader, invoquant l’absence de réciprocité en la matière. A l’énoncé du verdict, le fils de la victime, Pierre-Louis Baudey-Vignaud, 38 ans, s’est effondré sur le banc de la partie civile, tandis que le père de Sophie Toscan du Plantier, Georges Bouniol, 92 ans, tamponnait ses yeux et son nez avec un mouchoir blanc.

Très vite suspecté par la police irlandaise, Ian Bailey avait été placé deux fois en garde à vue en 1997 et 1998, mais jamais poursuivi en Irlande, faute de preuves suffisantes. Dans un arrêt longuement motivé, la cour d’assises de Paris a pourtant estimé qu’il y avait « des éléments de preuves suffisants » pour le condamner, en dépit de ses « dénégations constantes ».

M. Bailey a toujours nié les faits. Il avait aussi dénoncé dans la presse une « parodie de procès », et n’était ni présent ni représenté. Un « manque de courage », et un « mépris » « insupportable », a fustigé l’avocat général.

Malgré l’absence de preuve scientifique reliant le Britannique au crime,  le corps de la victime avait été laissé dehors sous une bâche plus d’une journée, dans ce comté où le dernier meurtre remontait à 1922 , « une accumulation de charges » permettait de le condamner, a considéré l’avocat général, avant de demander aux juges de le condamner au « maximum de la peine prévue » pour meurtre (30 années).

Ce matin du 23 décembre 1996, quand le corps de la productrice française de 39 ans et femme du producteur de films Daniel Toscan du Plantier avait été découvert, le crâne fracassé, en contrebas de sa maison isolée de Schull, sur la côte sud-ouest de l’Irlande, le journaliste britannique est l’un des premiers sur les lieux et « a connaissance d’éléments qui ne sont pas connus du public, qu’il n’a pas reçus de la part de personnes extérieures », a appuyé l’avocat général.

Il porte également sur le front et les avant-bras des égratignures similaires à celles retrouvées sur le corps de Sophie Toscan du Plantier  qui s’est farouchement débattue contre son agresseur  et pouvant correspondre à des épines de ronces. Des griffures qu’il n’avait pas le soir du 22 décembre alors qu’il jouait du tambour traditionnel dans un pub, les manches relevées, avaient déclaré six témoins à la police irlandaise. Il avait assuré s’être égratigné en découpant des dindes et un arbre de Noël « mais je crois que c’est M. Bailey qui nous prend pour des dindes », a lancé l’avocat général, Jean-Pierre Bonthoux.

Le Britannique a aussi « extrêmement varié » sur son emploi du temps, a relevé le représentant de l’accusation. Ian Bailey a surtout « fait des aveux », à sa rédactrice en chef, à des amis et à un adolescent qu’il a pris en stop, et un « aveu indirect mais extrêmement détaillé » à un ex-ami et employeur, venu témoigner mardi à la barre.

Ce soir de pleine lune, alors qu’il est alcoolisé, il vient voir Sophie Toscan du Plantier parce qu’« il la désire », « elle essaye de se sauver et malheureusement il la rattrape, il la frappe et l’achève », a avancé l’avocat général. « Un crime atroce, barbare sur une femme qui est seule » et qui a « vécu sans doute deux, trois minutes de terreur et de souffrances ». Jugé selon la procédure du « défaut criminel », il ne peut pas faire appel du verdict. Mais s’il se constitue prisonnier, ou s’il est arrêté avant que la peine prononcée ne soit éteinte par la prescription, l’arrêt de la cour d’assises sera annulé et il sera rejugé, cette fois-ci en sa présence.

D.C avec AFP

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